Situées à environ 15 années-lumière, deux nouvelles superterres viennent d'être découvertes par une équipe d'astronomes. Orbitant autour d'une étoile naine rouge, elles se situent dans la zone d'habitabilité et sont de bons candidats pour une étude atmosphérique poussée !


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    Trouvera-t-on bientôt de la vie extraterrestre ? En attendant de répondre à cette question, les astronomesastronomes recherchent des mondes dont les conditions seraient favorables à la vie. Deux nouveaux éléments viennent de s'ajouter à la déjà longue liste des mondes peut-être habitables : des superterres situées autour d'une étoile naine rouge, GJ 1002, ou Gliese 1002. Leur découverte vient d'être publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics.

    Située à 15,78 années-lumière dans la constellation de la Baleine, l'étoile GJ 1002 possède une masse d'environ 0,12 masse solaire, pour un rayon de 0,137 rayon solaire. Rien d'inhabituel pour une naine rouge. Mais ce qui intéresse les chercheurs, c'est que GJ 1002 est « l'un des rares systèmes proches connus avec des planètes qui pourraient potentiellement héberger des environnements habitables », expliquent les chercheurs.

    Les naines rouges sont les étoiles les plus nombreuses dans l'Univers. © Nasa, T Pyle
    Les naines rouges sont les étoiles les plus nombreuses dans l'Univers. © Nasa, T Pyle

    Deux nouvelles exoplanètes potentiellement habitables dans un système proche de nous

    Les deux nouveaux mondes ont été découverts grâce à la méthode des vitesses radiales. Elle consiste à scruter la vitesse radiale de l'étoile centrale, et à y rechercher des variations, aussi minimes soient-elles. Si elle abrite des planètes, alors celles-ci exercent une influence gravitationnelle sur elle, qui la conduit à tourner autour d'un centre de gravitégravité différent de son centre de masse.

    La planète, même si bien plus petite que l'étoile, exercice une influence gravitationnelle sur celle-ci. Ainsi, les deux objets gravitent autour d'un centre de gravité (barycentre) commun, différent du centre de masse de l'étoile seule. © Zhat, <em>Wikimedia Commons</em>
    La planète, même si bien plus petite que l'étoile, exercice une influence gravitationnelle sur celle-ci. Ainsi, les deux objets gravitent autour d'un centre de gravité (barycentre) commun, différent du centre de masse de l'étoile seule. © Zhat, Wikimedia Commons

    En regardant son spectre lumineux, il est possible d'observer un décalage vers le rougedécalage vers le rouge si elle s'éloigne, ou vers le bleu si elle se rapproche. Les chercheurs sondent alors le spectrespectre de l'étoile, et en déduisent la présence d'un objet qui la perturbe gravitationnellement. C'est ce qu'ont fait les chercheurs, à l'aide des spectrographesspectrographes Espresso et Carmenes, le premier étant situé sur le VLT (Very Large TelescopeVery Large Telescope) de l'ESOESO, au Chili, et le deuxième se trouvant à l'observatoire de Calar Alto, en Espagne.

    En combinant 139 spectres collectés entre 2017 et 2021, ils ont ainsi identifié au moins deux exoplanètes dans le système GJ 1002. Nommées GJ 1002b et GJ 1002c, ce sont toutes les deux des superterressuperterres, des planètes rocheusesplanètes rocheuses avec une masse similaire à celle de la Terre. La première possède une masse de 1,08 masse terrestre et effectue le tour de son étoile en 35 jours. L'autre a une masse de 1,36 masse terrestre et orbiteorbite autour de son étoile en 21,2 jours. Et surtout, elles se situent toutes deux dans la zone d'habitabilitézone d'habitabilité !

    Un schéma montrant l'évolution de la zone d'habitabilité (habitable zone) autour d'une étoile. En abscisse, en échelle logarithmique, c'est la distance en unité astronomique (<em>distance</em> <em>from star</em>) et en ordonnée, la masse de l'étoile (<em>mass of star</em>) en masse solaire. Le cas du Système solaire est montré en haut, en comparaison avec le cas d'une naine rouge en bas. © ESO
    Un schéma montrant l'évolution de la zone d'habitabilité (habitable zone) autour d'une étoile. En abscisse, en échelle logarithmique, c'est la distance en unité astronomique (distance from star) et en ordonnée, la masse de l'étoile (mass of star) en masse solaire. Le cas du Système solaire est montré en haut, en comparaison avec le cas d'une naine rouge en bas. © ESO

    Des études atmosphériques nécessaires pour GJ 1002c

    Selon les chercheurs, GJ 1002c serait la plus propice pour des études supplémentaires. En effet, l'étude explique que « la proximité de l'étoile hôte avec le SoleilSoleil rend les tailles angulairestailles angulaires des orbites des deux planètes suffisamment grandes pour que leur atmosphèreatmosphère puisse être étudiée via une spectroscopie haute résolutionrésolution à contrastecontraste élevé avec des instruments tels que le futur spectrographe Andes ou la mission Life ». Et comme la taille angulaire de GJ 1002c dépasse celle de GJ 1002b, elle serait plus facile à sonder.

    L'étude conclut sur la présence possible d'une troisième planète, qui se situerait elle aussi dans la zone d'habitabilité, dans la partie extérieure. Mais une bien plus éloignée et bien plus massive ! « Les données de GaiaGaia DR3 montrent un excès de bruit astrométrique, qui pourrait indiquer un compagnon massif à grande séparationséparation orbitaleorbitale », décrivent les scientifiques.