Émis par des jeunes étoiles en cours de formation, des jets de matière ionisée ont pu être observés avec une grande précision grâce à l’Observatoire Gemini, situé au Chili. D'après les astronomes, leur apparence donne des indices sur leur environnement direct.


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    Sur ces dernières images capturées par l'Observatoire international Gemini, il semble onduler parmi un champ d'étoiles. Dénommé MHO 2147, ce jet stellaire se trouve à environ 10.000 années-lumière de la Terre et est émis par une étoile en formation. C'est par l'effondrement gravitationnel d'un nuagenuage de poussière moléculaire que débute la vie de ces astres. Vient ensuite une longue phase de croissance, durant laquelle l'étoile en devenir accrète en continu de la matière de son disque protoplanétaire

    Les jets stellaires observés par Gemini proviennent directement de cette phase, et découlent plus particulièrement des interactions entre le champ magnétique de l'étoile et celui du disque. Ces interactions conduisent la protoétoileprotoétoile à éjecter, souvent par salves, parfois de manière continue, des torrentstorrents de gazgaz ionisé dans des directions opposées. 

    Ce panneau de 4 images montre des extraits de certaines des caractéristiques du jet stellaire MHO 2147. Le panneau supérieur droit montre le centre du jet où les zones rose pâle sont des nébuleuses susceptibles de contenir de jeunes étoiles massives, entourées de disques d'accrétion, qui éjectent de la matière pour créer une cavité. Dans les autres panneaux, les zones bleues sont des nuages diffus d'hydrogène moléculaire excités par la collision entre la matière environnante et la matière éjectée par les étoiles individuelles. © International Gemini Observatory, NOIRLab, NSF, AURA
    Ce panneau de 4 images montre des extraits de certaines des caractéristiques du jet stellaire MHO 2147. Le panneau supérieur droit montre le centre du jet où les zones rose pâle sont des nébuleuses susceptibles de contenir de jeunes étoiles massives, entourées de disques d'accrétion, qui éjectent de la matière pour créer une cavité. Dans les autres panneaux, les zones bleues sont des nuages diffus d'hydrogène moléculaire excités par la collision entre la matière environnante et la matière éjectée par les étoiles individuelles. © International Gemini Observatory, NOIRLab, NSF, AURA

    Chaque détail de ces jets donne une information sur l’environnement direct de l’étoile

    Dans leur étude publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics, les astronomesastronomes expliquent que l'apparence de chaque jet stellaire témoigne non seulement des caractéristiques de l'étoile émettrice, mais aussi des phénomènes physiquesphysiques qui l'entourent. Dans le premier cas, c'est de l'attraction gravitationnelle des étoiles voisines que résulterait l'apparence ondulée de MHO 2147. En effet, l'attraction des astres proches tend à détourner les jets de matière émis par l'étoile au fil du temps, lui donnant ainsi sa forme sinueuse. Les auteurs supposent ainsi qu'elle pourrait se situer dans un système binairesystème binaire, donc avec une étoile voisine très proche, voire dans un système triple.

    Tandis que pour le deuxième jet observé par Gemini, MHO 1502, il en est tout autre. Situé à environ 2.000 années-lumière dans une zone de formation d'étoiles connue sous le nom de région HII, son apparence sous forme d'une chaîne de nœudsnœuds témoigne d'une émissionémission de matière intermittente par l'étoile source. Étoile qui serait en fait elle aussi un système binaire, estiment les chercheurs. Ils concluent sur l'impossibilité de trancher pour le moment, à cause d'un manque de données précises sur ces deux jets stellaires.