Entre 25 et 120 décès en 2012 : voilà quelle serait l’ampleur des dégâts causés par le Motilium en France, du fait de ses effets secondaires sur le système cardiovasculaires, d’après la revue Prescrire. La dompéridone, principe actif de cet anti-nauséeux, est-il sur la sellette ?

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    a revue indépendante de pharmacologie Prescrire a réclamé ce mercredi 19 février le retrait pur et simple des médicaments à base de dompéridone, dont le célèbre Motilium, de la pharmacopée française. En cours de réévaluation par l'Agence européenne du médicament (AEM) dont les résultats devraient être publiés en mars prochain, le médicament aurait été responsable de 25 à 120 morts en France durant l'année 2012, du fait de ses effets secondaires indésirables pour le cœur et le système cardiovasculaire.

    Les risques pour la santé du Motilium et de ses génériques n'est pas nouveau. Utilisé depuis les années 1980 contre les nausées et les vomissements, ce neuroleptiqueneuroleptique existait aussi sous forme injectable, interdite depuis 1986 du fait des troubles cardiaques occasionnés. Sa forme orale reste cependant autorisée... mais a fait l'objet d'études. Si en 2004 ses effets thérapeutiques n'ont été jugés que modestes, différentes études menées depuis 2005 révèlent que les morts subitesmorts subites cardiaques sont entre 1,6 et 3,7 fois plus fréquentes qu'estimé jusque-là.

    Mortel Motilium

    C'est seulement à la fin de l'année 2011 que l'agence française du médicament et le laboratoire Janssen Cilag, qui ventvent le Motilium, ont prévenu les médecins et les pharmacienspharmaciens des risques encourus pour les patients. Ceux-ci sont d'autant plus importants pour les personnes de plus de 60 ans ou celles en absorbant plus de 30 mg par jour.

    Pour effectuer ses estimations, Prescrire s'est servi des chiffres de l'assurance maladie, qui relatent qu'en 2012, environ 3 millions d'adultes ont reçu une prescription de dompéridone. Avec les hypothèses hautes et basses de surmortalité retenues par les études précédentes, la rédaction est parvenue à ses approximations. Étant donné les risques encourus et les faibles bénéfices, la revue juge donc opportun de faire disparaître le principe actifprincipe actif des pharmacies.