La vie est complexe. Et elle évolue sans cesse. Nous le savons depuis Darwin. Mais il n’y a pas qu’elle. Notre Univers tout entier est complexe. Lui aussi évolue. C’est inscrit dans la nature des choses, avancent aujourd’hui des chercheurs.


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    La théorie de l'évolutionthéorie de l'évolution esquissée dès 1859 par Charles DarwinCharles Darwin est aujourd'hui connue de tous. Au fil du temps, les êtres vivants changent. Ils acquièrent des traits qui favorisent leur survie et leur reproduction. Voilà, en substance, ce que nous apprend cette théorie. Mais le naturaliste britannique n'aurait sans doute pas imaginé qu'un jour, elle puisse venir s'inscrire dans une loi de la nature « manquante » bien plus universelle. Une loi à laquelle non seulement le monde du vivant, mais aussi tout ce qui nous entoure serait soumis, des étoiles aux minérauxminéraux en passant par les ouragansouragans et les atomes.

    Au cœur de l’évolution de l’Univers, la sélection fonctionnelle

    Le principe de sélection fonctionnelle viendrait ainsi dépasser celui de sélection naturelle. Que le système soit vivant ou non, les interactions entre ses constituants génèrent sans cesse de nouvelles configurations. Parfois jusqu'à des milliards d'arrangements différents. Mais seuls quelques-uns « fonctionnent ». Comprenez qu'ils présentent un certain degré de fonctionnalité. Comme des atomes qui forment un cristal minéralminéral stable qui peut perdurer. Ou une forme de vie qui « apprend un truc qui lui donne un avantage sur son voisin ».

    L'évolution se met alors en marche. C'est ce qu'affirme une équipe pluridisciplinaire de chercheurs. Des astrobiologistes, des philosophes des sciences, des minéralogistes, des physiciensphysiciens ou encore des experts du traitement de données. Ils viennent de publier leurs travaux dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.

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    Darwin, théorie de l'évolution

    Les chercheurs rappellent que Darwin associait, concernant le vivant, fonction et survie. La fonction première d'un organisme étant de rester en vie suffisamment longtemps pour pouvoir se reproduire. La nature, elle, s'avère un peu plus riche. Elle se structure autour de trois grands types de fonctions.

    Trois fonctions pour l’évolution de l’Univers

    La plus fondamentale des fonctions serait ainsi la stabilité, la capacité à demeurer dans le temps. Celle que les scientifiques qualifient de persistance statique. Et en effet, ce sont les arrangements stables d’atomes et de molécules qui sont d'abord sélectionnés par la nature pour se construire.

    L'autre fonction universelle : la durabilité des processus actifs qui permettent l'évolution. La nature semble apprécier particulièrement les systèmes dynamiques qui se maintiennent grâce à un accès à des sources d'énergie constantes. Autrement dit, cette fois, la persistance dynamique.

    Enfin, la troisième et peut-être la plus intéressante des fonctions, c'est la nouveauté. Les scientifiques qualifient ainsi la tendance des systèmes en évolution à explorer de nouvelles configurations qui conduisent parfois à de nouveaux comportements ou à des caractéristiques surprenantes. C'est ce qui s'est passé pour la photosynthèsephotosynthèse, par exemple.

    Une loi de la nature qui mène à la vie ?

    « Nous conjecturons que la sélection basée sur la persistance statique, la persistance dynamique et la génération de nouveautés est un processus universel qui aboutit à des systèmes dotés d'informations fonctionnelles accrues », concluent les chercheurs.

    La vie comme résultat commun de l’évolution

    De quoi comprendre un peu mieux pourquoi notre Univers ne semble jamais avoir de cesse d'évoluer vers des systèmes de plus en plus structurés, divers et complexes. Et envisager peut-être même la vie sous un angle nouveau. « Si la fonctionnalité croissante des systèmes physiquesphysiques et chimiques en évolution est régie par une loi naturelle manquante, nous pourrions nous attendre à ce que la vie soit un résultat commun de l'évolution planétaire », remarque en effet Jonathan Lunine, astronomeastronome, dans un communiqué de l'université Cornell.