Le 24 avril 1990, le télescope spatial Hubble était enfin mis en orbite à bord d’une navette spatiale. Quelques jours plus tard, il flottait librement autour de la Terre. A l’occasion de ce 18ième anniversaire, la Nasa rend publique 59 images de collisions de galaxies prises avec Hubble. Le 16ième Hubblecast - en anglais - marque le coup en commentant ces photos extraordinaires.

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    Le télescope Hubble en orbite. Crédit : Nasa-Esa

    Le télescope Hubble en orbite. Crédit : Nasa-Esa

    Au cours de 18 années d'observations, le télescope HubbleHubble a fait plus de 840000 observations et a pris plus de 540000 images de 27000 objets célestes. Les 100000 orbites qu'il a effectuées autour de notre planète représentent une distance de 2,5 milliards de kilomètres, soit l'équivalent d'un voyage de la Terre à SaturneSaturne.

    Au total, c'est plus de 32 térabytes d'informations qui ont été collectés, de quoi remplir l'équivalent du contenu numériquenumérique de 9600 long métrage. Chaque mois, le télescope génère d'ailleurs plus de 70 giga-octetsoctets de données, des informations suffisantes pour remplir 70 encyclopédies.

    Au final, les astronomesastronomes utilisant les données de Hubble ont publié plus de 7500 articles scientifiques, ce qui en fait un des plus productifs instruments scientifiques jamais construit. Rien qu'en 2007, les scientifiques ont publié au moins 700 articles de journaux à partir des observations de Hubble.

    Les 59 images de collisions de galaxies rendues publiques aujourd'hui ne sont qu'un faible échantillon des trésors amassés par Hubble.

    Cliquez pour agrandir. Les 12 photos de galaxies en collisions les plus spectaculaires. Crédit : Nasa-Esa.
    Cliquez pour agrandir. Les 12 photos de galaxies en collisions les plus spectaculaires. Crédit : Nasa-Esa.

    Les collisions de galaxies sont omniprésentes dans l'Univers et elles étaient même beaucoup plus fréquentes dans son passé qu'aujourd'hui. En fait, les modèles basés sur la matière noirematière noire froide prédisent que les grandes galaxies actuellement observées sont les dernières à s'être formées dans l'histoire du cosmoscosmos, bien qu'elles aient commencé à apparaître moins de 700 millions d'années après la naissance de l'Univers observable d'après les récentes observations.

    Il semblerait bien que les premières galaxies s'étant formées par condensation du gazgaz primordial et des premières étoilesétoiles aient bel et bien été des galaxies nainesgalaxies naines qui soient ensuite entrées violement en collision pour croître selon un processus rappelant la formation des planètes dans le système solairesystème solaire par accrétionaccrétion de planétésimaux. Le processus se poursuit de nos jours et l'on a détecté des courants d'étoiles autour de nombreuses galaxies, dont la Voie LactéeVoie Lactée et Andromède, qui sont la preuve que de petites galaxies, complètement mises en pièces par les forces de maréeforces de marée de ces grandes galaxies, ont encore récemment été absorbées par  ces dernières.

    Des galaxies en interactions n'ont cessé d'être observées depuis des dizaines d'années et les filaments d'étoiles s'en détachant rendaient perplexes les astrophysiciensastrophysiciens qui refusaient d'y voir l'œuvre de la gravitégravité. Pour eux, il devait s'agir de phénomènes magnétohydrodynamiques comparables à ceux à l'origine des protubérances solaires. Au début des années 70 les frères Alar et Juri Toomre ne tardèrent pas à démontrer, à l'aide de simulations numériquessimulations numériques sur ordinateursordinateurs, que les véritables causes de certaines des structures filamenteuses, comme celles que l'on peut observées sur la photo ci-dessus, étaient bien simplement les interactions gravitationnelles.

    Juri Toomre. Crédit : University of Colorado.

    Juri Toomre. Crédit : University of Colorado.

    Lors des collisions entre galaxies, le gaz interstellaire se trouve violement comprimé, même si aucune collision entre les étoiles ne peut se produire, et de nombreux nuagesnuages moléculaires commencent à s'effondrer pour donner lieu à une flambée de nouvelles étoiles.

    Les galaxies en collision se mettent alors à briller fortement dans l'infrarougeinfrarouge, à cause de l'énergieénergie dégagée par l'effondrementeffondrement gravitationnelle qui chauffe les poussières interstellairespoussières interstellaires qui rayonnent alors à ces longueurs d'ondeslongueurs d'ondes. De plus, la formation de jeunes étoiles géantesétoiles géantes et chaudes dans les amas nouvellement formés colore les galaxies en bleu, comme on peut le voir dans les images du Hubblecast.