Cette fois la preuve est là. La présence d’eau sur la Planète rouge a été directement confirmée par la sonde Phoenix, dont les instruments ont pu l'analyser, la goûter et la sentir...


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    Zones d’investigation déjà explorées par Phoenix (cadres bleus) et envisagées pour les prochains jours (en jaune). Le cercle matérialise la limite pouvant être atteinte par le bras mécanique. Crédit : Nasa/Université d’Arizona

    Zones d’investigation déjà explorées par Phoenix (cadres bleus) et envisagées pour les prochains jours (en jaune). Le cercle matérialise la limite pouvant être atteinte par le bras mécanique. Crédit : Nasa/Université d’Arizona

    « Nous avons enfin de l'eau ! La présence de glace d'eau avait déjà été rendue évidente par les observations de la sonde Mars OdysseyMars Odyssey et par l'évaporation de morceaux de glace constatée par PhoenixPhoenix le mois dernier, mais c'est la première fois que de l'eau martienne a pu être touchée et goûtée », s'exclame William Boynton, de l'Université d'Arizona, scientifique attaché au programme de l'analyseur Tega (Thermal and Evolved-Gas Analyzer) de Phoenix.

    L'échantillon de sol ayant permis cette découverte majeure est issu d'une tranchée de 5 centimètres de profondeur creusée par la mini-excavatrice de Phoenix. Lorsque la pelle avait atteint pour la première fois cette profondeur, elle s'était heurtée à une couche durcie par le gelgel. Les deux premières tentatives pour en prélever une petite partie avaient échoué, car toute trace potentielle d'eau ou de glace avait eu le temps de s'évaporer avant d'atteindre l'analyseur de la sonde.

    La majeure partie de l'échantillon analysé mercredi 30 juillet n'était resté à l'air libre que durant deux jours, ce qui lui avait permis de dégeler partiellement tout en devenant assez meuble pour être aisément manipulé. Autrement dit, ce ne sont pas des cristaux de glace qui ont été introduits, mais une sorte de "sablesable mouillé" dont les traces d'humidité ont pu être formellement identifiées et analysées par l'instrument Tega.

    La grille d’entrée de l’instrument Tega en attente de l’échantillon de sol martien. Crédit : Nasa/Université d’Arizona

    La grille d’entrée de l’instrument Tega en attente de l’échantillon de sol martien. Crédit : Nasa/Université d’Arizona
    Lundi 28 juillet. L’échantillon de sol prélevé par la pelle de la mini-excavatrice de Phoenix, avant d’être livré à l’instrument Tega. Crédit : Nasa/Université d’Arizona

    Lundi 28 juillet. L’échantillon de sol prélevé par la pelle de la mini-excavatrice de Phoenix, avant d’être livré à l’instrument Tega. Crédit : Nasa/Université d’Arizona
    Mercredi 30 juillet. L’échantillon déposé sur la grille d’entrée, dont une partie a pénétré dans l’analyseur. Crédit : Nasa/Université d’Arizona.

    Mercredi 30 juillet. L’échantillon déposé sur la grille d’entrée, dont une partie a pénétré dans l’analyseur. Crédit : Nasa/Université d’Arizona.

    Peter Smith, responsable de la mission Phoenix à l'Université d'Arizona, met l'accent sur les nombreuses surprises que réserve le sol martien aux chercheurs. Son comportement est complètement différent de ce qui avait été prévu lors des nombreuses simulations effectuées sur Terre. Ainsi, le substrat humide se révèle à la fois grumeleux et collant, ce qui le rend particulièrement difficile à introduire dans les analyseurs de Tega où il a tendance à obstruer la grille servant de filtre.

    Devant ces résultats particulièrement encourageants, la Nasa a décidé de prolonger la mission Phoenix de cinq semaines, soit jusqu'à au moins fin septembre. Cette prolongation de mission sera utilisée pour tenter de déterminer si cette glace enfouie peut fondre ou avoir fondu et si le sol renferme d'autres éléments organiques ou de composition chimique susceptible d'amorcer un processus vital.