Il y a quelques jours, les scientifiques hésitaient encore entre la présence de sel ou de glace pour expliquer l’aspect blanc brillant des tranchées creusées dans le sol martien. La seconde hypothèse tend à se confirmer.

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    Carte colorimétrique de la tranchée, le bleu foncé indiquant la partie la plus profonde (8 centimètres). La longueur totale de l’ouverture est de 35 cm, la largeur de 22 cm. Crédit: NASA/JPL-Caltech/University of Arizona/Texas

    Carte colorimétrique de la tranchée, le bleu foncé indiquant la partie la plus profonde (8 centimètres). La longueur totale de l’ouverture est de 35 cm, la largeur de 22 cm. Crédit: NASA/JPL-Caltech/University of Arizona/Texas

    Faute de n'avoir encore pu procéder à une analyse du matériau sous-jacent, la matière blanche, presque cristalline, qui apparaît sous la pelletée prélevée par le bras robotisé de PhoenixPhoenix, gardait tout son mystère. Deux hypothèses étaient retenues par les chercheurs. Cette substance blanchesubstance blanche pourrait être du sel, autrefois abondant dans les océans martiens, ou bien de l'eau sous forme de glace.

    Il existe cependant un moyen simple de trancher : attendre, pour voir si ce dépôt blanchâtre va se sublimer au soleil et dans ce cas il s'agirait de glace, ou s'il restera en place, confirmant sa composition saline.

    Les images ont tranché. En comparant les vues en gros plan prises de la double tranchée Snow White 1 et Snow White 2 entre le 15 juin (au sol 20, c'est-à-dire le vingtième jour martien de la mission) et le 19 juin (sol 24), la disparition d'une grande partie de cette matière est évidente. Pour les techniciens de la Nasa, ainsi que pour les chercheurs, la cause est entendue : il s'agit bien de glace.

    Image du site Futura Sciences
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    Image prise le 15 juin. Crédit : Nasa/JPL-Caltech/University of Arizona/Texas A&M University/Nasa Ames Research Center
    Image prise le 19 juin. Remarquez les différences en haut de la tranchée, ainsi que dans les parties ombragées en bas à droite. Crédit : Nasa/JPL-Caltech/<em>University of Arizona/Texas A&amp;M University</em>/<em>Nasa Ames Research Center</em>
    Image prise le 19 juin. Remarquez les différences en haut de la tranchée, ainsi que dans les parties ombragées en bas à droite. Crédit : Nasa/JPL-Caltech/University of Arizona/Texas A&M University/Nasa Ames Research Center

    Après les dernières images, les techniciens ont encore commandé le bras robotisé afin de tenter de creuser plus profondément, mais celui-ci s'est bloqué à la troisième tentative. Il s'agit en fait d'une mesure de sécurité automatique qui s'enclenche lorsque la pelle rencontre une surface dure, afin de ne pas endommager le mécanisme. Cette observation laisse penser que le sol situé juste sous le niveau de la tranchée (à 8 centimètres de profondeur) est effectivement gelé.

    Malheureusement, les images de cette tentative n'ont pu être transmises à cause d'un mauvais fonctionnement de l'ordinateurordinateur de bord.

    Bug sur Mars

    Toutes les données informatiques accumulées mercredi à bord de la sonde ont en effet été perdues, constituées essentiellement d'images en attente de transmission vers la Terre. Cette perte sera toutefois sans grande conséquence, car ces photographies peuvent toutes être reprises par la caméra de Phoenix.

    Les techniciens ont pu situer la source du problème au niveau de la mémoire volatile de l'engin spatial, qui a été saturée par un flux de données quotidien plus important que prévu suite à un backup du système en prévision d'une mise à jour des instructions envoyées depuis le centre de contrôle. Celles-ci ont été automatiquement considérées comme prioritaires pour la survie de la sonde, et l'ordinateur leur a attribué l'emplacement physique de données moins importantes, qui ont été écrasées.

    Alors que la mission est prévue pour une duréedurée de 3 mois, l'utilisation de la mémoire de la sonde est planifiée pour accumuler les données de 90 jours. Cependant une marge de sécurité de 30 jours a été prévue, dont un seul a été utilisé jusqu'à présent. De nouvelles instructions seront incessamment transmises sous forme d'un patch afin que l'ordinateur puisse gérer cet afflux et rétablir sa capacité d'enregistrement quotidienne. En attendant, les nouvelles données seront immédiatement transmises vers la Terre et non conservées en mémoire.