On a testé l’incroyable LuneXplorer de la Cité de l’espace

Déjà en 2022, la Cité de l’espace ouvrait son show martien avec l’arrivée d’un terrain martien où les animateurs scientifiques pilotent des répliques taille réelle des rovers Perseverance et Zhurong. Plus récemment, la Cité de l’espace a dévoilé au public un échantillon d’astéroïde rapporté par la sonde japonaise Hayabusa-2. Aujourd’hui, pour rester au cœur de l’actualité, la Cité nous emmène sur la Lune avec le LuneXplorer, dans une expérience hautement immersive et sensorielle, avec notamment une centrifugeuse !

Dans la peau d’un marcheur lunaire

L’expérience dure environ 40 minutes et débute par une comparaison entre les programmes lunaires Apollo et Artemis, à l’aide d’un discours offert par un animateur et de plusieurs maquettes. Dès le départ, on insiste sur le fait que Artemis a une forte dimension internationale, avec la participation de l’Agence spatiale européenne qui fournit le module de service des vaisseaux lunaires Orion pour chaque mission.

Avant de s’installer dans la centrifugeuse, nous avons droit à un court briefing, réalisé ni plus ni moins par les astronautes européens Thomas Pesquet, Samantha Cristoforetti et Matthias Maurer. Avec une participation de l’ancienne astronaute européenne et française Claudie Haigneré.

Attachez vos ceintures ! La centrifugeuse vous emmènera jusqu'à la Lune. © Daniel Chrétien, Futura

Simulation d’un vol lunaire : jusqu’à 2g !

Avant de décoller, on est installé dans une capsule et placé dans une ambiance dont le réalisme a été très bien anticipé. On assiste au Go no-go Poll du centre de contrôle, comme l’entendent les astronautes. Cet ultime tour de table des opérateurs donne le feu vert au lancement.

La centrifugeuse se met en marche et simule plusieurs phases du vol lunaire, qui dure ici quelques minutes (au lieu de quatre jours en réalité !). Les passagers des capsules subissent jusqu’à 2g (malades en voyage s’abstenir !). Si les astronautes des missions Artemis vont plutôt subir 3 à 4g au décollage du SLS, on se rapproche du « confort » des passagers de la New Shepard de Blue Origin (petite fusée qui nous emmène à 100 kilomètres d’altitude, la frontière de l’espace). Une fois la phase en centrifugeuse terminée, un débriefing est fait par Thomas Pesquet et Matthias Maurer.

Le LuneXplorer a été conçu avec l'aide de plusieurs astronautes, afin d'être le plus proche de la réalité. © Daniel Chrétien, Futura

Une expérience d’une nouvelle dimension proposée par la Cité de l’espace

Le LuneXplorer est un vieux projet, dont les origines remontent à plus d’une dizaine d’années. Selon Jean-Baptiste Debois, directeur général, il ne s’agit pas de proposer une alternative au tourisme spatial, où l’expérience serait uniquement basée sur les sensations. On parle plutôt ici de « se mettre dans la peau d’un astronaute qui part en mission vers la Lune » où, en effet, les phases d’accélération sont courtes en comparaison de toute la mission : « la phase dynamique dure 5 minutes, sur un parcours de 40 minutes ». Le LuneXplorer se veut avant tout vecteur de partage : « on est à la fois dans l’actualité spatiale et dans la vulgarisation scientifique », précise Jean-Baptiste Debois, qui résume le projet comme « une brique importante qu’on rajoute à la Cité de l’espace ».

Comment la Cité de l’espace a réussi à apporter un tel réalisme ? « Nous avons beaucoup travaillé avec le Medes, le Cnes, des astronautes et l’EAC, le centre d’entraînement des astronautes de l’ESA (EAC) », confie Jean-Baptiste Debois. Christophe Chaffardon, qui pilote toute la médiation scientifique et la muséographie, ajoute, « au-delà de l’accélération, c’est toute la scénographie. Dans une capsule, il y a différents types de bruit. On y a travaillé bien en amont avec des astronautes comme Jean-François Clervoy, des astronautes de l’ESA et même Franck de Winne, le patron des astronautes de l’ESA, qui nous a donné quelques indications sur ce réalisme. Puis nous avons travaillé avec des scénographes, des muséographes, des gens qui développent des audiovisuels et qui sont capables de mettre des ambiances dans la capsule de manière à être au plus près de la réalité ».

Derrière le vitrage, les missions Artemis avec le LuneXplorer. Dans le reflet, la station spatiale MIR, ancêtre de la Station spatiale internationale, et premier pilier de la collaboration mondiale dans l'exploration orbitale. Le programme Artemis est le nouveau pilier de cette collaboration. © Daniel Chrétien, Futura

Le LuneXplorer est une expérience unique au monde, dans le sens où l'on partage les sensations des astronautes Artemis tout en expliquant leur mission. Jean-Baptiste Debois précise : « les astronautes Jean-François Clervoy, Claudie Haigneré, et Philippe Perrin sont venus et nous ont dit "on ne peut pas décrire ce que l’on vit quand on part dans l’espace" ». Le LuneXplorer propose plutôt de le vivre, expérience qu’on ne peut que recommander !