La découverte de deux tombeaux mayas intacts au Guatemala n'est pas équivalente à celle de la tombe de Toutânkhamon mais elle est tout de même significative. Elle pourrait en effet nous aider à préciser l'existence possible d'une guerre civile ayant contribué à l'effondrement de la civilisation maya.

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    Bien que l'on ait fini par percer beaucoup de secrets des hiéroglyphes mayas, on sait peu de chose sur cette remarquable civilisation qui comptait des astronomes et des mathématiciensmathématiciens de première force ayant fait la découverte du zéro. Beaucoup de textes mayas ont disparu avec la colonisation européenne et, surtout, quand les Européens sont arrivés, la culture maya n'était plus celle qui avait construit les édifices de Palenque et Tikal. Elle s'était effondrée et ses membres s'étaient dispersés dans la jungle.

    On ne comprend toujours pas les raisons de cet effondrementeffondrement, bien qu'une conjonction de catastrophes climatiques et de guerres civiles, peut-être attisées par ces catastrophes (un avant-goût de ce qui nous attend à la fin du XXIe siècle à l'échelle planétaire ?), ait été avancée pour en rendre compte.

    On n'est donc pas surpris de l'importance donnée à la découverte récente de deux tombes (qui ont échappé au pillage), dans l'un des départements du Guatemala, le bassin du Petén. Elles se trouvent à Holmul, l'un des sites qui se trouvent en bordure de la rivière éponyme et qui sont célèbres, tels Tikal et Nakum.


    Une vidéo de présentation des découvertes des tombes du site d'Holmul, au Guatemala, en pays maya. © All About AMAZING

    Situées à environ 500 km de la ville de Guatemala (la capitale), les tombes découvertes à Holmul sont datées de 650 à 700 après J.-C., c'est-à-dire vers le pic de la période maya classique, avant l'énigmatique effondrement de cette civilisation vers 900 après J.-C. On peut donc penser que l'étude de ces deux tombes intactes va peut-être nous donner des éléments de réponse quant à ce phénomène. C'est en tout cas ce qu'espèrent les archéologues qui, depuis l'année 2000, explorent et protègent le site dans le cadre de l'Holmul Archaeological Project mené par l'université de Boston, aux États-Unis.

    Des relations entre royaumes mayas encore mystérieuses

    Dans chacune des deux tombes découvertes, on a trouvé le corps d'une personne dont l'âge semble compris entre 40 et 60 ans environ. Le premier corps possède une dent incrustée de jade, un signe distinctif de la royauté. Détail curieux, son squelette est accompagné d'un tibiatibia gravé d'une inscription qui reste à déchiffrer. Il pourrait avoir appartenu à un ancêtre ou à un captif de guerre, comme cela s'est déjà vu dans le cas d'un tombeautombeau à Tikal.

    Le second corps est notamment accompagné d'un collier de jade portant une inscription qui fait référence à un roi de la dynastie des rois serpents ayant régné sur une ville à plus de 150 km de Holmul. Cette dynastie était plus puissante que celle régissant Holmul mais il semble maintenant que l'influence des rois serpents s'étendait jusqu'à cette cité, qui était elle-même l'objet de l'attention d'une autre dynastie puissante, celle à la tête de Tikal.

    Les relations entre les royaumes mayas étant complexes. On ne sait pas encore très bien ce que cette découverte signifie : témoignage d'une guerre civile ou d'une alliance par mariage ? Il est encore trop tôt pour le dire mais elle devrait aider à précise notre connaissance des liens entre ces différentes puissances régionales du pays maya.