La civilisation crétoise n’a pas livré tous ses secrets : malgré diverses interprétations, le disque de Phaistos résiste au décryptage.

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    Depuis 1908, le disque d'argileargile cuite découvert par l'archéologue italien Luigi Pernier dans les ruines du palais crétois de Phaistos a résisté à toutes les tentatives de déchiffrementdéchiffrement.

    D'un diamètre de 16 cm et d'1,2 cm d'épaisseur, il est couvert sur ses deux faces de 241 signes qui se déploient en spirale, depuis l'extérieur vers le centre. Parmi les chercheurs, tout dans cet objet singulier prête à discussion : sa fonction (très probablement votive), sa date (le XVIIe siècle avant J.-C., époque des seconds palais crétois, semble s'imposer, mais certains penchent pour une période plus tardive, jusqu'à 1200 avant J.-C.)), son authenticité (pourtant attestée par presque tous) et même son identité textuelle (s'agit-il d'une langue ou d'un code, à l'usage de quelques initiés ?). Il s'insère probablement dans une série : les caractères ont été apposés à l'aide de tampons, ce qui n'aurait pas de sens s'il s'était agi de la production d'un seul disque. Sur les 241 signes utilisés, 45 sont différents.

    Le disque de Phaistos interroge encore... © Aleksei, Fotolia

    Le disque de Phaistos interroge encore... © Aleksei, Fotolia

    Des signes encore empreints de mystère...

    Nombre d'entre eux sont identifiables comme des objets courants, mais ils ne suffisent pas à donner la clé de l'énigme. Le plus utilisé, avec 19 occurrences, représente un singulier profil doté d'une coiffure hérissée d'Iroquois : il a suscité le rapprochement avec les représentations égyptiennes des Peuples de la mer qui seraient passés par la Crète vers 1200 avant J.-C. avant de ravager la terre des pharaons, puis de refluer vers la Palestine.

    La lecture se fait de droite à gauche : lors de l'impression, certains signes ont frôlé le signe voisin, et ce sont toujours des signes placés à gauche qui frôlent celui situé à leur droite. Il s'agit sans doute d'un texte syllabique, peut-être mélangé à des idéogrammes, à l'instar des hiéroglyphes égyptiens ou hittites ou du linéaire B. Quant à la langue utilisée, ce devait être le linéaire A ou le hiéroglyphique minoen, langues natives de la Crète. Pour en avoir le cœur net, il faudrait que le texte soit plus long et plus fourni. Mais il n'y a que le disque de Phaistos pour juger du disque de Phaistos...

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