Jetman, l'homme qui vole avec des réacteurs, a encore frappé : avec deux acolytes, il a intégré, le temps d'un vol, la Patrouille de France en formation. Trente caméras ont filmé l'évènement, offrant des images surprenantes.

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    Le pilote suisse Yves Rossy vole de ses propres ailes depuis 2007. Six ans lui furent nécessaire pour mettre au point un engin qui n'a toujours pas d'équivalent aujourd'hui. Son « jetpack », puisqu'on le nomme ainsi en général, se compose de deux ailes en carbone portant quatre petits réacteurs et un parachuteparachute plié. C'est tout. Le « pilote », lui, est accroché dessous, portant ses ailes à la manière d'un oiseauoiseau.

    C'était l'idée de départ : voler avec son corps. Pour virer à gauche ou à droite, il suffit d'incliner ses bras, « comme un enfant qui joue à l'avion », aime à dire Yves Rossy, pilote de ligne dans le civil. Depuis 2008 et sa traversée de la Manche, celui qui se fait appeler Jetman a multiplié les vols et amélioré son engin. Il se produit dans les meetings aériens, a traversé le détroit de Gibraltar, survolé Dubaï (où il a trouvé des sponsors) et on l'a vu en patrouille avec un Airbus A380.

    En octobre 2016, avec deux équipiers (Vincent Reffet et Fred Fugen), il a participé à une formation extraordinaire avec les Alphajet de la Patrouille de France, qu'on ne présente plus, dans le sud-est de la France, du côté du mont Ventoux. Diffusée par Airborne (et réalisée par Éric Magnan) sous le titre Alphajetman, la vidéo ci-dessous montre l'étonnante formation des huit biréacteurs de la patrouille avec les trois « jetmen ».


    Les meilleurs moments de ce vol probablement unique au monde, où huit biréacteurs de la Patrouille de France accompagnent trois quadriréacteurs humains, les « jetmen ». © Airborne Films, Jetman Dubai 2016, YouTube

    Yves Rossy et deux autres jetmen jouent avec la Patrouille de France

    Pleins volets sortis, en vol à plat, les Alphajet s'installent à vitesse lente (260 km/h), en formation « en diamant », terme consacré pour cette sorte de double flèche ou de chevronchevron. Sur la vidéo ci-dessus, les vues rapprochées permettent d'apprécier la précision du pilotage qui maintient les appareils à la fois proches les uns des autres et à vitesses relatives quasiment nulles (une routine pour des pilotes de patrouille mais qui reste exigeante en temps d'entraînement).

    Les trois jetmen sautent d'abord d'un hélicoptèrehélicoptère et allument immédiatement leurs réacteurs. Les huit Alphajet, déjà en formation, les rattrapent en arrivant par-dessous et les trois hommes vont se placer tout à droite. Ensuite, ils s'amusent, passant au-dessus (jamais en dessous) puis à gauche du diamant.

    Les multiples caméras ont pu immortaliser ces images exceptionnelles, assemblées dans un montage serré. La suite n'est pas montrée ici : les hommes volants doivent regagner le sol sous parachute car les jetmen ne savent pas (encore ?) se poser comme les oiseaux...