Pour répondre à des besoins identifiés par les militaires américains, la Darpa a organisé le DARPA Launch Challenge. Ce challenge, aujourd’hui terminé, avait pour but de récompenser des petits lanceurs pouvant être mis en œuvre dans des délais très courts depuis n’importe quelle base de lancement sur le territoire des États-Unis. Astra, une startup californienne a raté de peu le prix de ce challenge. À 53 secondes près.
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La Darpa, qui est l'agence des projets de recherche avancés et de développement du département américain de la Défense, met en place régulièrement des « challenges » pour amorcer de nouvelles technologies, essentiellement d'avant-garde et de ruptures afin de leur trouver des débouchés, surtout militaires. Ces challenges sont également utilisés pour encadrer des compétitions, dont la plus connue est celle dédiée aux véhicules et technologies autonomes, créée en 2004. Notez qu'en ce moment a lieu le challenge Subterranean qui vise à mettre au point des robotsrobots souterrains autonomes capables de naviguer dans des tunnels dont les technologies pourraient être utilisées pour l'extraction minière sur la Lune, Mars ou même sur des astéroïdes.
Il y a quelques jours, a pris fin le DARPA Launch Challenge. Commencé en 2018, ce challenge avait pour but de trouver un opérateur de lancement capable de répondre dans des délais très courts à une demande de lancement pour des missions militaires utilisant des nanosatellitesnanosatellites ou des petits satellites. Un tel système de lancement réactif et à la demande figure sur la liste de souhaits de l'armée américaine depuis des années mais, la Darpa n'est jamais parvenue à répondre à ce besoin malgré le financement de plusieurs projets militaires et civils œuvrant dans ce sens.
Le saviez-vous ?
Si la logique de partenariat public-privé est peu utilisée en Europe, aux États-Unis elle a été au cœur de l’émergence des nouveaux acteurs privés américains, dont SpaceX.
Un petit lanceurpetit lanceur flexible de satellites aiderait les militaires à disposer de capacité d'observation immédiate pour de la reconnaissance de champ de bataille et de l'évaluation des dégâts, ou toutes autres informations utiles que des satellites d'observation de la Terreobservation de la Terre, militaires ou civils, ne pourraient pas fournir en temps nécessaire et avec l'exhaustivité voulue. Une telle capacité a aussi un intérêt lorsqu'il s'agit d'espace aérien protégé au-dessus d'autres pays ou à proximité d'adversaires qui ont la capacité d'empêcher d'accéder à ces espaces aériens.
À 53 secondes près...
Pour remporter ce Challenge, doté d'un prix pouvant aller jusqu'à 12 millions de dollars, les équipes éligibles devaient démontrer qu'elles pouvaient lancer de petits satellites militaires américains à partir de pratiquement n'importe quel site de lancement aux États-Unis dans des délais très courts. Le lieu comme la date du lancement étaient communiqués seulement un mois avant la date visée. Un lancement dans ce laps de temps aurait rapporté 2 millions de dollars et 10 millions de dollars de plus si un second lancement intervenait dans les quinze jours suivant le premier tir.
Près de deux ans après le début de ce Challenge, seule la startup Astra et son petit lanceur Rocket 3.0 à deux étages (11,6 m) restait en lice. La base PSCA (Pacific Spaceport Complex - Alaska), située sur l'île de Kodiak, lui avait été communiquée un mois avant la date de lancement et trois CubeSat militaires devaient être lancés. Malheureusement, la startup n'est pas parvenue à faire décoller son lanceur dans les délais impartis. Cinquante-trois secondes avant le décollage du lanceur, un ennui technique a contraint Astra a abandonné le lancement et donc perdu le challenge de la Darpa qui n'a pas été prolongé.
Astra prévoit une nouvelle tentative de lancement avec d'autres satellites d'ici une ou deux semaines et vise une mise en service de son lanceur dans le courant de l'année.