Les tricheurs ont de l’imagination, c’est bien connu. Et c’est pourquoi une Agence mondiale antidopage (AMA) indépendante est aujourd’hui chargée de superviser la lutte. Elle veille à l’application du Code mondial antidopage.


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    Le Comité international olympique (CIO) exige des pays participants aux Jeux olympiques qu'ils respectent le Code mondial antidopage (le Code). Et pendant les Jeux, il supervise les procédures de contrôle. Les sanctions, en revanche, relèvent -- depuis les Jeux olympiques de Rio en 2016 -- du Tribunal arbitral du sport (TAS).

    Le Code donne d'abord une liste des produits dopants et des méthodes interdites. Ainsi, des agents anabolisants, des hormones peptiques ou facteurs de croissance, des diurétiques ou agents masquants ou encore, des narcotiques font partie des interdits. Il définit ensuite un standard international pour les contrôles et les enquêtes (SICE) destiné à planifier des contrôles efficaces -- contrôles urinaires ou sanguins --, qui permettent de préserver l'intégritéintégrité et l'identité des échantillons prélevés, du moment de la notification du sportif jusqu'à l'arrivée au laboratoire.

    Et ce laboratoire sera nécessairement un laboratoire accrédité, de façon à assurer des résultats d'analyse harmonisés, valides et ayant valeur de preuve. L'une des difficultés de l'analyse réside dans le fait qu'il s'agit d'identifier une moléculemolécule précise parmi de nombreuses autres. Et généralement, une molécule présente en très faible quantité dans l'échantillon.

    En Russie, un système de dopage a été mis en place entre 2011 et 2015, un système qui a mené au bannissement du pays des Jeux olympiques de Pyeongchang. Mais 168 athlètes olympiques de Russie ont tout de même pris part à la compétition. © Comugnero Silvana, Fotolia
    En Russie, un système de dopage a été mis en place entre 2011 et 2015, un système qui a mené au bannissement du pays des Jeux olympiques de Pyeongchang. Mais 168 athlètes olympiques de Russie ont tout de même pris part à la compétition. © Comugnero Silvana, Fotolia

    Antidopage : des méthodes d’analyse de plus en plus sophistiquées

    C'est grâce à la spectrométrie de massespectrométrie de masse que les laboratoires accrédités étudient les échantillons qui leur sont confiés. Elle permet en effet de déterminer la masse d'une molécule avec une très grande précision. Et ainsi de remonter à la composition de la molécule en question. Associée à une méthode séparative comme la chromatographiechromatographie, elle devient encore plus redoutablement efficace. De nouvelles méthodes sont régulièrement développées (électrophorèseélectrophorèse, interaction antigènes-anticorpsanticorps, etc.) afin d'améliorer la spécificité des analyses, d'abaisser les seuils de détection et de permettre l'identification de composés nouveaux.

    Pour lutter plus efficacement contre les stratégies de dopage elles aussi de plus en plus pointues mises en œuvre par les sportifs et leurs équipes, l'AMA a lancé un programme de suivi régulier et systématique. Objectif : mesurer les variations induites par le dopage sur des marqueurs dits indirects, présents dans l'organisme du sportif. Les valeurs mesurées sont enregistrées et constituent le Passeport biologique de l’athlète. Toute anomalieanomalie constitue alors une preuve de dopagedopage.