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Il est absurde de penser qu'un système univoque (semblable à celui du savoir botaniquebotanique scientifique) permette aux Saramaka de nommer et de reconnaître les plantes. Ce lexique est avant tout utilitaireutilitaire.
![Découvrez le lexique botanique des Saramaka. Ici, des rhizomes de <em>Curcuma longa </em>(en tranches et en poudre). © Simon A. Eugster, CC by-sa 3.0 Découvrez le lexique botanique des Saramaka. Ici, des rhizomes de <em>Curcuma longa </em>(en tranches et en poudre). © Simon A. Eugster, CC by-sa 3.0](https://cdn.futura-sciences.com/cdn-cgi/image/width=1024,quality=60,format=auto/sources/images/dossier/543/06-543.jpg)
Découvrez le lexique botanique des Saramaka. Ici, des rhizomes de Curcuma longa (en tranches et en poudre). © Simon A. Eugster, CC by-sa 3.0
Le lexique des plantes des Saramaka permet de se rappeler des multiples usages des plantes et aide à leur reconnaissance :
- l'aspect anatomique est pris en considération dans la grande part des noms vernaculaires (33 %)) : arbrearbre (pao), herbacée et arbuste (wiiwii), liane (tataj), épineux (maka), grand (gaan) et petit (piki) entrent dans la composition des noms de plantes ;
- l'usage médicinal des plantes ou le caractère toxique génèrent des noms : Konsaka wi (herbacée utilisée pour la dermatose du même nom), sua wi (la feuille qui fait gonfler, plante toxique dont l'ingestioningestion des fruits fait gonfler la langue) ;
- on consacre des plantes à des entités surnaturelles : ampuku tataj (la liane de l'esprit ampuku qui sert aux rituels d'apaisement de cet esprit de la forêt) ;
- une observation de type écologique peut donner une appellation : le fruit mangé par tel poissonpoisson, ce qui permet d'ailleurs de l'utiliser pour la pêchepêche, l'arbre qui est l'abri habituel d'un animal : kwatakaman, la chambre du singe atèle (Ateles paniscus) ;
- des analogiesanalogies morphologiques avec des animaux : akami kini (les genoux de l'akami), arbuste dont les nœuds rappellent les articulationsarticulations noueuses de l'oiseauoiseau agami ;
- des rappels de la saveur ou de la couleur dominante de la plante en rapport avec leurs usages : bita pao (arbre amer) ; bè baka pindja pao (arbre tacheté au dosdos rouge ; allusion au latex rouge de cet arbre utilisé contre certaines dermatoses).
![<em>Curcuma longa </em>est une espèce utilisée en Guyane dans les préparations préventives du paludisme (les « amers »). © IRD, Geneviève Bourdy, tous droits de reproduction interdits <em>Curcuma longa </em>est une espèce utilisée en Guyane dans les préparations préventives du paludisme (les « amers »). © IRD, Geneviève Bourdy, tous droits de reproduction interdits](https://cdn.futura-sciences.com/cdn-cgi/image/width=1024,quality=60,format=auto/sources/images/dossier/rte/2331_pharma_curcuma.jpg)
Curcuma longa est une espèce utilisée en Guyane dans les préparations préventives du paludisme (les « amers »). © IRD, Geneviève Bourdy, tous droits de reproduction interdits
Récolte des plantes et plantes rares
Une grande part des plantes utilisées (39 %) sont récoltées dans des zones faciles d'accès (décombres, abattis, forêt secondaire, cours d'eau) permettant une utilisation aisée qui ne nécessite que peu de moyens de conservation.
![Akami kini. © DR Akami kini. © DR](https://cdn.futura-sciences.com/cdn-cgi/image/width=1024,quality=60,format=auto/sources/images/dossier/rte/2331_sud_akami.jpg)
Akami kini. © DR
Les plantes plus rares comme certaines lianes ou arbres (récoltées en forêt primaire, soit 21 %) sont utilisées surtout à partir de leurs organes durables et aisément transportables (boisbois et écorce).