Comprendre pourquoi et comment les neurones meurent dans les maladies neurodégénératives représente un défi majeur pour la recherche. Défi auquel se sont attaqués des chercheurs autour de Georg Haase (équipe Avenir Inserm à l'INMED Marseille). Ils ont étudié une maladie dégénérative des neurones moteurs, la sclérose latérale amyotrophique ou maladie de Charcot.

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    Maladies neurodégénératives : découverte d'un cercle vicieux

    Maladies neurodégénératives : découverte d'un cercle vicieux

    Chez des souris modèles ces chercheurs ont découvert une nouvelle voie de signalisation qui implique des protéines de la membrane plasmique et du noyau cellulaire ainsi qu'une production d'oxyde nitriqueoxyde nitrique. Cette voie de signalisation s'amplifie en boucle et provoque une mort sélective des neurones moteursneurones moteurs. L'étude est publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

    La sclérose latérale amyotrophiquesclérose latérale amyotrophique (SLASLA) est une maladie neurodégénérative qui touche de manière sélective les neurones moteurs. Elle évolue de manière chronique et devient fatale en quelques années. Environ 10.000 personnes en sont atteintes en France. Malgré d'importants efforts de recherche on ne comprenait toujours pas avec précision les raisons de la vulnérabilité des neurones moteurs et de la progression chronique de la SLA.

    Pour aborder ces questions, les chercheurs ont étudié des souris modèles d'une forme familiale de SLA (souris SOD1). Les neurones moteurs isolés de ces souris ont montré une sur-activation de nombreuses protéines, situées soit sur la membrane plasmique (Fas, FasL), à l'intérieur de la cellule (p38 kinase, nNOS) ou dans le noyau (Daxx). L'oxyde nitrique (NO) est à l'origine de l'activation de FasL et des autres protéines, qui activent elles-mêmes la production de NO. Ce « cercle vicieux » provoque, lorsque ces protéines sont sur-activées, une production accrue d'oxyde nitrique et, à terme, la mort des neurones moteurs. Ce mécanisme opère chez les souris modèles bien avant l'apparition des premiers signes de la maladie.

    Les chercheurs proposent maintenant le scénario suivant : au départ, l'activation de cette voie de signalisation serait sans conséquences apparentes, mais au cours du temps, l'accumulation de produits toxiques et de signaux de mort atteindrait un seuil critique suffisant pour déclencher la mort des neurones moteurs et l'apparition clinique de la maladie.

    Sur le plan thérapeutique, la piste pharmacologique semble la plus prometteuse, puisque différentes protéines peuvent constituer des cibles attrayantes. Les études futures vont s'intéresser à l'origine cellulaire de l'oxyde nitrique, cellules glialescellules gliales ou neurones moteurs eux-mêmes, ainsi qu'au rôle des mutations SOD1 dans ce mécanisme.