Le débat autour du fossile « Hobbit » est relancé. Mis au jour en 2003 sur l'île de Florès, en Indonésie, les vestiges d'une petite femme de un mètre de haut avaient paru si singuliers aux chercheurs qu'ils avaient annoncé la découverte d'une nouvelle espèce naine, Homo floresiensis, bientôt surnommée le « Hobbit ». Mais de récents travaux tendraient à prouver qu'il ne s'agirait en réalité que d'un Homme moderne atteint d'une maladie génétique…
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Moulage du crâne de "Hobbit" retrouvé<br /> Etre ou ne pas être une nouvelle espèce d'hominidés: Telle est la question... (Courtesy of AP/Richard Lewis)

Moulage du crâne de "Hobbit" retrouvé
Etre ou ne pas être une nouvelle espèce d'hominidés: Telle est la question... (Courtesy of AP/Richard Lewis)

L'annonce de la découverte d'une nouvelle espèce d'hominidés nains, Homo Floresiensis, avait rapidement suscité une polémique au sein de la communauté scientifique. Le Hobbit était-il réellement une nouvelle espèceespèce d'hominidéshominidés issue de l'Homo Erectus, qui aurait évolué vers une réduction de taille pour s'adapter à son environnement restrein de l'île de Florès ?

Pour Robert Martin du Field Museum à Chicago, qui a publié son analyse dans l'édition en ligne de la revue Science, ce n'est pas le cas : le Hobbit n'aurait été ni plus ni moins qu'un Homme moderne souffrant de microcéphaliemicrocéphalie, une maladie génétiquemaladie génétique engendrant une réduction du volumevolume crânien. « J'exerce ce métier depuis 30 ans, et cette affaire est louche » a déclaré sans ambage le paléoanthropologue. Il avance que le crânecrâne du spécimen retrouvé sur l'île de Florès est bien trop petit (400 centimètres cube) pour être celui d'une espèce "naine" : rapporté aux modèles standardsmodèles standards de nanismenanisme, un tel volume correspondrait à une créature de trente centimètres de haut, soit trois fois plus petite que le « Hobbit ». D'autre part, les outils retrouvés à proximité seraient si évolués qu'ils ne pourraient avoir été élaborés que par des Homo Sapiens. Enfin, les cerveaux de deux adultes atteints de microcéphalie (un homme provenant d'Inde et une femme originaire du Lesotho) que le paléoanthropologue a étudiés seraient similaires à celui du Hobbit.

Les défenseurs de l'Homo floresiensis ont également pris la plume pour répondre à Robert Martin. Dans Science, ils arguent que les travaux de ce dernier ne fournissent pas suffisamment d'informations au sujet des deux spécimens touchés de microcéphalie, rejettent ses arguments relatifs aux outils, et expliquent qu'il ne faut pas se focaliser sur le cerveaucerveau, car le corps - et en particulier l'humérushumérus - montre qu'il ne peut pas s'agir d'un Homme moderne.

La bataille fait ragerage entre les paléoanthropologues, et le petit Hobbit soulève un grand débat au sein de la communauté scientifique. Un si grand débat que les chercheurs vont même jusqu'à s'affronter par Science interposés...