Après des années de tests et d'expérimentations, on pensait tout savoir sur les rats de laboratoires, et tout particulièrement sur leur anatomie. Or, dans leurs travaux parus hier dans la revue Science, Hans-Reimer Rodewald et ses collègues viennent d'annoncer que, contre toute attente, la souris ne possédait pas un, mais deux thymus opérationnels.

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    Après des années d'étude approfondie de leur anatomie, les souris réservent encore des surprises aux chercheurs... <br />En effet, elles n'ont pas un, mais deux thymus opérationnels ! <br />(Crédits : LEEC-CNRS U2413)

    Après des années d'étude approfondie de leur anatomie, les souris réservent encore des surprises aux chercheurs...
    En effet, elles n'ont pas un, mais deux thymus opérationnels !
    (Crédits : LEEC-CNRS U2413)

    « Pendant les deux premiers mois, je n'arrivais pas y croire. Ce n'est tout de même pas en 2006 qu'on aurait pensé devoir modifier l'anatomie de la souris ! ». C'est en ces termes que Hans-Reimer Rodewald, de l'université d'Ulm (Allemagne) a accueilli sa découverte.

    Chez la souris, le thymus est un organe de la taille d'un pois, situé dans une région de la poitrine au-dessus du coeur, qui leur permet de produire des lymphocytes TT aptes à combattre les maladies. Dès les années 40, des études avaient révélé que certains mammifèresmammifères, y compris des hommes, présentaient un second thymus dans le cou, non loin de la trachée. Dans les années 60, des équipes de chercheurs avaient également annoncé la présence d'un second organe de ce type chez les souris, également situé à la base du cou.

    Mais, c'est en greffant ce second thymus sur certains souches de souris immunodéficientes et porteuses du virus de l'hépatite Bhépatite B, que Hans-Reimer Rodewald et ses collègues ont vu une réponse immunitaireréponse immunitaire se développer, et qu'ils ont découvert que ce thymus atrophié pouvait parfaitement remplir le rôle du thymus principal.

    Les scientifiques cherchent à présent à déterminer l'origine de ce second thymus chez les souris. Selon l'une des hypothèses avancées, il pourrait être constitué d'une partie des tissus du premier thymus, qui grandit dans le cou de l'embryonembryon avant de migrer vers la poitrine. Dans ce cas, il s'agirait donc ni plus ni moins d'une poche de tissus, abandonnée lors de la migration de l'organe.