L'efficacité des vaccins diminue avec le temps. Qu'en reste-t-il cinq mois après avoir reçu sa dernière dose ? Des scientifiques américains répondent à cette question pour la formule de Moderna. 


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    Désormais, tous les adultes de plus de 18 ans peuvent prétendre à un rappel d'un vaccin anti-Covid-19 à ARNmARNm cinq mois après leur dernière dose, ou leur infection. Ce rappel est prévu pour contrer la diminution progressive de l'immunité vaccinale. Mais qu'en reste-il cinq mois après un premier schéma vaccinal complet, juste avant la dose de rappel ? Les scientifiques du Kaiser Permanente, un centre de soin implanté en Californie, a estimé la protection conférée par le vaccin Moderna, pile cinq mois après la seconde et dernière dose. Ils ont suivi plus de 600.000 personnes, vaccinées ou non, décembre 2020 et juin 2021. À partir de ces données de la vie réelle, ils ont estimé l'efficacité du vaccin de Moderna contre l'infection, les hospitalisations et les décès.

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    L'efficacité du vaccin Moderna, cinq mois après la seconde dose

    Au total, 352.878 personnes vaccinées avec les deux doses de Moderna ont participé à l'étude. Chacune d'entre elles a été associée avec une des 352.878 personnes non-vaccinées au profil socio-démographique similaire. Pendant cinq mois, les scientifiques ont suivi les cas de Covid-19 dans les deux groupes. Parmi les vaccinés, 289 cas de Covid-19 sur la période qu'a duré l'expérience ont été dénombrés, contre 1.144 dans le groupe des non-vaccinés. Seules treize personnes du groupe vacciné ont dû être hospitalisées, contre 182 dans le groupe des non-vaccinés. Enfin, on déplore un décès dans le groupe vacciné, contre 25 chez les non-vaccinés à l'issue des cinq mois.

    À partir de ces observations, l'efficacité du vaccin Moderna après cinq mois contre l'infection, les hospitalisations et les décès ont pu être calculés. Elle est de 87,4 % contre les infections, 95,8 % contre les hospitalisations et 97,9 % contre les décès. Durant ce temps, plusieurs variants ont infecté les participants. Le variant Alpha était encore majoritaire (41,6 %), suivi du variant Epsilon (17,5 %), du DeltaDelta (11,5 %) et du Gamma (9,1 %). L'efficacité calculée par les scientifiques du Kaiser Permanente n'est pas spécifique à un variant précis. Or, le variant Delta est connu pour résister aux vaccins. Il pourrait se produire la même chose avec le variant Omicron.

    L'incidence des infections, des hospitalisations et des décès chez les non-vaccinés en bleu et les vaccinés en rouge au cours des cinq mois de l'étude. © Katia J. Bruxvoort et <em>al.</em>, <em>The Lancet Regional Health - Americas</em>
    L'incidence des infections, des hospitalisations et des décès chez les non-vaccinés en bleu et les vaccinés en rouge au cours des cinq mois de l'étude. © Katia J. Bruxvoort et al., The Lancet Regional Health - Americas

    Des vaccins moins efficaces contre le variant Omicron

    Le dirigeant de Moderna a déclaré au Financial Times que les vaccins existants seront moins efficaces contre le variant Omicron tout juste émergentémergent, et qu'il faudra plusieurs mois pour concevoir une nouvelle formule. Pour le moment, aucune donnée scientifique solidesolide ne permet de confirmer la capacité du variant Omicronvariant Omicron à échapper à l'immunité vaccinale. Les scientifiques du Kaiser Permanente vont poursuivre cette étude, puisque ces résultats ne sont qu'un avant-goût de leur conclusion finale qu'ils livreront à l'issue des cinq années que dureront le suivi des participants.