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Après l'Académie nationale de médecine, la Haute autorité de santé (HAS) veut faire le grand ménage dans les armoires à pharmacie des personnes âgées. Elle souhaite particulièrement diminuer leur consommation de somnifères. Nuits plus courtes, réveils plus fréquents, sommeil fractionné sur la journée... « après 65 ans, le sommeil évolue, décrit-elle. Ces modifications d'ordre physiologique chez les personnes âgées font l'objet de plaintes en consultation. Et elles débouchent trop souvent sur une prescription de somnifères. »
Dans les faits, seulement une à deux plaintes sur dix relatives au sommeil relèveraient de l'insomnie véritable. Et donc d'une prise en charge par somnifères (hypnotiques). La HAS rappelle ainsi aux professionnels de santé que « la prescription et le renouvellement des somnifères ne doivent pas être systématiques ». En outre, ces traitements « ne doivent pas être prescrits sur une longue duréedurée, ce d'autant plus que leur efficacité diminue avec le temps, poursuit-elle. De plus, ils induisent des effets indésirables : chutes, risques d'accidents lors de la conduite, troubles de la mémoire ou de l'attention, dépendance... ».
![Les personnes âgées ont déjà davantage de risques de chuter et de se blesser gravement. Avec les somnifères, c'est encore pire. © Jean-Marie Huet, Flickr, cc by nc sa 2.0 Les personnes âgées ont déjà davantage de risques de chuter et de se blesser gravement. Avec les somnifères, c'est encore pire. © Jean-Marie Huet, Flickr, cc by nc sa 2.0](https://cdn.futura-sciences.com/cdn-cgi/image/width=1024,quality=60,format=auto/sources/images/actu/rte/41477_main-vieille-canne_Jean-Marie-Huet-flickr-cc-by-nc-sa-2.0_01.jpg)
Les personnes âgées ont déjà davantage de risques de chuter et de se blesser gravement. Avec les somnifères, c'est encore pire. © Jean-Marie Huet, Flickr, cc by nc sa 2.0
Les conseils pour arrêter les somnifères
Si vous êtes concerné, pas question toutefois d'arrêter de façon brutale la prise de somnifères. « L'arrêt doit être progressif avec un suivi médical », souligne la HAS. Elle insiste également sur l'impact des « techniques de relaxation et des thérapiesthérapies cognitivocomportementales qui peuvent être appropriées à la prise en charge des insomnies ».
Sans oublier bien sûr l'importance d'une « bonne hygiène de vie », comme le rappelait en 2010 Yves Dauvilliers, neurologue et directeur du laboratoire du sommeil au CHU de Montpellier :
- évitez de pratiquer une activité sportive ou de prendre une douche trop chaude juste avant le coucher. Cela élève la température corporelletempérature corporelle ;
- dînez léger, en évitant graisses et alcoolalcool ;
- évitez les excitants (thé, café, cola...) après 17 h ;
- maintenez la température de la chambre autour de 18 °C ;
- comme la nicotinenicotine est un excitant, les cigarettes du soir empêchent de dormir ;
- enfin, couchez-vous dès les premiers signes d'appel - bâillements, yeuxyeux qui piquent, nuque lourde - pour ne pas laisser passer le premier cycle de sommeil. Après cela, vous devrez encore attendre 2 heures environ...
« L'arrêt progressif et encadré de somnifères doit permettre aux personnes âgées de retrouver un sommeil naturel, plus récupérateur, même s'il est plus court ou plus fractionné », conclut la HAS. À noter enfin que les autorités sanitaires (HAS donc, ANSM et ministère de la Santé) lancent ces prochains jours une nouvelle campagne de lutte contre le « mésusage des benzodiazépinesbenzodiazépines », dont font partie les hypnotiques. Elle est principalement destinée aux professionnels de santé.