Les masques anti-Covid protègent-ils des fumées toxiques des incendies ? La question s'était posée l'année dernière. Elle se pose une fois encore cette année. Alors que de mégafeux de forêt ravagent le Canada et que Montréal s'est hissé pendant plusieurs jours dans le triste top des grandes villes avec la pire qualité de l'air au monde. Et ça ne concerne pas que l'autre côté de l'Atlantique. Puisque les fumées de ces incendies sont arrivées dernièrement jusqu'en Europe. On fait le point.

 


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    De légères irritations de la gorge jusqu'à de graves problèmes respiratoires ou cardiaques. Nous l'avons presque oublié parce que la crise est un peu passée dans nos têtes. Toutefois, cela pourrait bien ressembler à la description des symptômes de la Covid-19. Mais cela ressemble aussi à celle des conséquences possibles d'une exposition à la fumée dégagée par les feux de forêt. Les incendies monstres comme ceux qui ravagent actuellement le Canada et dont les fumées sont arrivées dernièrement jusqu'en Europe. Mais attention, si les symptômes se rejoignent, les moyens de se protéger peuvent différer. Les Centers for Disease ControlCenters for Disease Control and Prevention américains, par exemple - régulièrement concernés par la problématique des mégafeux de forêt -, préviennent : les masques en tissu destinés à ralentir la propagation du coronavirus ne protègent que peu contre les particules de fumée.

    C'est parce que les particules de fumée sont extrêmement fines. Elles entrent dans la catégorie de celles que les scientifiques appellent les PM2.5. Cela signifie que leur diamètre est inférieur à 2,5 micromètresmicromètres. Seuls les masques dits FFP2 et leur maillage très fin offrent une protection appropriée. À la fois contre les feux de forêt et contre le coronavirus.

    Un problème sanitaire peut en cacher un autre

    Les experts rappellent toutefois que la meilleure protection - là encore, contre les fumées des feux de forêt tout comme contre le coronavirus -, c'est d'éviter les expositions. En cas d'incendie relativement proche, il est ainsi conseillé de ne pas attendre de sentir les fumées pour limiter son activité physiquephysique en extérieur. En cas d'alerte à la qualité de l'airair, comme c'est toujours le cas du côté du Canada et à Montréal notamment, mieux vaut éviter tout ce qui demandera de profondes respirations. À la maison, portesportes et fenêtresfenêtres doivent au maximum rester fermées.

    Et ce d'autant qu'une récente étude montre que des milliers de cas graves et de décès de la Covid-19 en Californie, en Oregon et à Washington, entre mars et décembre 2020, pourraient être attribuables à l'augmentation de la pollution atmosphérique due aux particules finesparticules fines provenant des fumées des incendies de forêt. « Cette étude fournit aux décideurs politiques des informations clés sur la façon dont une crise mondiale - le changement climatique qui augmente la fréquence et la violence des feux de forêt - peut avoir des effets en cascade sur des crises mondiales simultanées - dans ce cas, la pandémie de Covid-19 », conclut Francesca Dominici, chercheur à l'université de Harvard, dans un communiqué.