Le scandale de l’hormone de croissance : tout le monde en a entendu parler, mais de quoi s’agit-il exactement ? Alors que le procès en appel est sur le point de se clore, Futura-Sciences vous propose un tour d’horizon de tout ce qu’il faut savoir !

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    Des lots d'hormones de croissance contaminés par le prion ont provoqué de nombreux cas de Creutzfeldt-Jakob chez les enfants traités. © Cornu, CC by-sa 2.0

    Des lots d'hormones de croissance contaminés par le prion ont provoqué de nombreux cas de Creutzfeldt-Jakob chez les enfants traités. © Cornu, CC by-sa 2.0

    Après plus d'un mois et demi du procès en appel au cours duquel les témoins, les experts et les familles de victimes se sont succédé à la barre, l'avocatavocat général a réclamé des peines de prison avec sursis pour les deux accusés, le biochimistebiochimiste Fernand Dray et la pédiatrepédiatre Elisabeth Mugnier, pour homicide involontaire. Un jugement qui pourrait alors être plus sévère que le procès en première instance durant lequel les protagonistes avaient été relaxés.

    Les deux personnages participaient à l'élaboration de l'hormone de croissance, Fernand Dray en tant qu'ancien directeur d'un laboratoire de l'Institut Pasteur et Elisabeth Mugnier comme chargée de la collecte des hypophyses sur des cadavres dans les morgues des hôpitaux. Un mode de fabrication de l'hormone qui aidera 1.698 enfants à grandir, mais qui causera aussi la mort de 120 d'entre eux. La maladie de Creutzfeldt-Jakob, maladie mortelle, sera en effet provoquée par les injections de l'hormone contaminée par le prion.

    Retour sur un des plus gros scandales sanitaires en France.

    Un déficit hormonal compensé par des injections de somatotropine ? Une bonne idée qui deviendra quelques années plus tard un cauchemar.

    L'hormone de croissance s'est avérée être contaminée par une protéine : le prion. Pourtant présente chez chacun de nous, elle peut se modifier et entraîner la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

    Pas de traitement, pas de préventionprévention après une exposition à un facteur de risquesfacteur de risques, la maladie de Creutzfeldt-Jakob se déclare en outre tardivement. Les enfants traités à l'époque ne sont donc toujours pas à l'abri d'une déclaration de la maladie aujourd'hui.

    Le prion est aussi impliqué dans d'autres formes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, notamment celle liée à la vache follevache folle. Les mécanismes du prion n'étant pas encore bien compris, d'autres sources de contaminationcontamination pourraient apparaître...

    Jean-Philippe Brandel, neurologue et spécialiste de la maladie de Creutzfeldt-Jakob répond aux questions de Futura-Sciences et nous explique les risques de demain.