La « molécule de la jeunesse », la DHEA, serait-elle aussi celle de la fertilité » ? C’est l’avis des chercheurs de l’Université de Tel-Aviv en Israël, qui ont montré que des femmes sous traitement à la DHEA avaient davantage de chances de procréer.

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    La DHEA, ou déhydroépiandrostéronedéhydroépiandrostérone, est produite par la glande surrénale. Cependant avec l'âge, la production de cette hormone stéroïdienne diminue progressivement. Certains lui prêtent des propriétés d'antivieillissement, ce qui a mené à sa consommation par des femmes qui souhaitent rester jeunes. D'après certaines études, dont DHEAge, menée au début des années 2000, la DHEA aurait un effet sur la minéralisation osseuse, la qualité de la peau et l'augmentation de la libido, mais seulement sur des femmes âgées de plus de 70 ans.

    Aujourd'hui, ses effets thérapeutiques ont été explorés dans un tout autre registre : celui de la fertilité. Des chercheurs de la faculté de médecine Sackler de l'Université de Tel-Aviv et du centre médical Meir ont publié leurs travaux à ce sujet dans le journal Ayala de l'association israélienne de la fertilité.

    Après avoir entendu des rumeurs sur le lien entre la prise de DHEA et la fertilité, Adrian Shulman, gynécologuegynécologue et directeur de l'unité FIVFIV du département d'obstétrique et de gynécologie du centre médical Meir, a décidé de soumettre cette moléculemolécule a un vrai test scientifique. Des femmes présentant des problèmes de fertilité liés à une faible ovulation ont été soumises à un traitement médical adapté, associé ou non à la prise quotidienne de 75 milligrammes de DHEA, dès 40 jours avant et jusqu'à 5 mois après le début du traitement.

    Parmi les femmes du groupe ayant pris la DHEA, le taux de natalité a atteint 23%, alors qu'il n'était que de 4% dans le groupe des femmes n'ayant pas consommé l'hormone. De plus, elles auraient vécu une grossesse et un accouchementaccouchement présentant moins de difficultés.

    La DHEA est-elle vraiment une molécule miracle ? Pour l'instant les recherches ne semblent pas assez convaincantes. © ThomasThomas / Licence <em>Creative Commons</em>

    La DHEA est-elle vraiment une molécule miracle ? Pour l'instant les recherches ne semblent pas assez convaincantes. © ThomasThomas / Licence Creative Commons

    Miracle ou arnaque ?

    Ces résultats sont donc encourageants et mèneront peut-être les femmes en désir d'enfant à consommer de la DHEA pour augmenter leurs chances de tomber enceintes, voire en tant que supplément vitaminé lors de leur grossesse. Bien que la DHEA soit connue et vendue librement sous des noms divers aux Etats-Unis, donc sans ordonnance, Adrian Shulman préconise aux femmes désireuses de tomber enceinte de consulter préalablement un médecin.

    Toutefois, l'étude n'a été réalisée que sur une vingtaine de femmes : beaucoup trop peu pour conclure définitivement. Des études ultérieures seront donc nécessaires pour confirmer ces résultats préliminaires, mais aussi pour comprendre comment cette hormone pourrait agir au niveau de la stimulationstimulation ovarienne.

    Si les propriétés de la molécule dans la fertilité sont encore discutées, ses effets sur le vieillissement ne le sont pas moins. Les propriétés de l'hormone sont controversées car elles n'auraient jamais été véritablement démontrées, menant l'Afssaps à refuser la commercialisation de la molécule en France tant que de nouvelles études n'étayent pas ces premières conclusions. Cependant, l'industrie pharmaceutique ne semble pas intéressée par la poursuite des recherches : la vente de la DHEA est plutôt lucrative, même sans preuves formelles de ses bienfaits, et les recherches plutôt coûteuses...

    Finalement, la principale propriété de la DHEA serait sans doute... de faire parler d'elle. Cependant, si la molécule en soi n'a pas d'effet réel, elle peut jouer le rôle de placeboplacebo. Attention tout de même, car l'hormone réduirait le taux de HDL, le bon cholestérolcholestérol, augmentant les risques de maladies cardiovasculairesmaladies cardiovasculaires. Elle pourrait aussi favoriser le développement de cancerscancers hormono-dépendants.