Les antidiabétiques oraux Actos et Competact viennent d'être interdits de commercialisation par la Commission d’AMM de l'Afssaps. Ces deux médicaments contiennent en effet de la pioglitazone, qui entraînerait un risque de cancer de la vessie. 

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    Sur son site Internet, l'Afssaps prévient de l'interdiction d'utilisation de la pioglitazone. © Afssaps

    Sur son site Internet, l'Afssaps prévient de l'interdiction d'utilisation de la pioglitazone. © Afssaps

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    Après la rosiglitazone, la pioglitazone ! La Commission d'AMM de l'Agence française de sécurité des produits de santé (Afssaps) a décidé ce jeudi de suspendre la commercialisation des médicaments Actos et Competact, contenant de la pioglitazone. Il s'agit d'antidiabétiques oraux. Cette décision intervient suite à une étude réalisée par la Caisse nationale d'Assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS).

    La CNAMTS a en effet procédé à l'analyse d'une cohorte de 1,5 million de diabétiques suivis en France entre 2006 et 2009. « Elle conforte l'hypothèse de l'existence d'une association statistiquement significative entre l'exposition à la pioglitazone et l'incidence du cancer de la vessievessie ».

    Pour l'Afssaps, « les données de pharmacovigilance disponibles à ce jour ainsi que les nouveaux résultats de l'étude présentée aux membres de la Commission d'AMM confirment que l'utilisation de la pioglitazone entraîne un risque faible de survenue de cancer de la vessie ». La Commission d'AMM a donc jugé que le rapport bénéfices/risques de ce produit était défavorable.

    L'Afssaps recommande aux plus de 200.000 patients traités avec la pioglitazone de prendre rendez-vous avec leur médecin. © DR

    L'Afssaps recommande aux plus de 200.000 patients traités avec la pioglitazone de prendre rendez-vous avec leur médecin. © DR

    Les patients concernés doivent consulter leur médecin

    L'Afssaps recommande aux patients traités actuellement par un médicament contenant de la pioglitazone « de ne pas arrêter leur traitement et de consulter leur médecin afin d'adapter leur traitement antidiabétique ». Par ailleurs, les médecins ne doivent plus prescrire cette classe médicamenteuse.

    « La pioglitazone était indiquée en deuxième intention (après échec ou intolérance à la metformine, en association avec la metformine ou les sulfonyluréessulfonylurées, ou en association avec l'insuline) dans le contrôle de la glycémieglycémie », précise l'Agence. Ce sont actuellement les seuls médicaments présents sur le marché national pour cette classe d'antidiabétiques. À ce jour, environ 203.000 patients sont traités par la pioglitazone.

    Les glitazonesglitazones sont des moléculesmolécules hypoglycémiantes. Elles agissent en se liantliant à des récepteurs présents dans les cellules adipeuses des muscles et du foiefoie. L'objectif est de les rendre plus sensibles à l'insulineinsuline. Rappelons que le 23 septembre 2010, la commercialisation d'une autre glitazone (la rosiglitazone Avandia) avait également été suspendue, en raison d'une augmentation du risque cardiovasculaire.