La grippe reste une cause majeure de mortalité dans le monde. Et l’efficacité des campagnes de vaccination n’est pas optimale. Alors, des chercheurs envisagent d’autres moyens de nous protéger en dopant le microbiote de nos voies respiratoires.


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    La grippe est contagieuse. Elle se propage rapidement d'une personne à l'autre par le biais des microgouttelettes contaminées que nous libérons dans l'airair lorsque nous toussons ou que nous éternuons ou bien encore, par le biais de notre salive lorsque nous nous embrassons. Le virus se propage d'autant mieux qu'il a la fâcheuse tendance à rester actif plusieurs heures sur les surfaces inertes.

    Pourtant, certains semblent presque naturellement immunisés. Des chercheurs de l'université du Michigan (États-Unis) pensent avoir compris pourquoi. Leur étude lie des bactéries présentes dans notre nez et notre gorge à notre sensibilité au virus de la grippevirus de la grippe. En comparant la composition bactérienne d'échantillons recueillis sur des personnes sorties indemnes de contacts étroits avec des malades et celle de personnes atteintes de la grippe, ils ont pu identifier cinq groupes de bactériesbactéries qui pourraient s'avérer intéressants en la matièrematière.

    Elles sont nombreuses, les bactéries qui vivent dans notre nez et dans notre gorge. Selon des chercheurs de l’université du Michigan (États-Unis), elles influenceraient notre sensibilité au virus de la grippe. © Gerhard Seybert, Fotolia
    Elles sont nombreuses, les bactéries qui vivent dans notre nez et dans notre gorge. Selon des chercheurs de l’université du Michigan (États-Unis), elles influenceraient notre sensibilité au virus de la grippe. © Gerhard Seybert, Fotolia

    Doper son microbiote pour éviter la grippe ?

    « Si vous portez certaines communautés de bactéries, vous présentez moins de risque de contracter la grippe », déclare Betsy Foxman, épidémiologiste à l'université du Michigan. Une découverte porteuse d'espoir. Serait-il possible de doper le microbiotemicrobiote d'une personne afin de la rendre plus résistante aux attaques du virus ? « Nos travaux ne permettent pas de conclure. La route s'annonce longue et nous n'en sommes qu'au début », reconnaît-elle.

    Des études similaires sur des populations différentes, un suivi poussé des infections bactériennes secondaires ? Ou des essais fonctionnels bactériens ? Ce sont quelques-unes des idées de l'épidémiologiste pour explorer plus avant le sujet.