Le syndrome des ovaires polykystiques touche une femme sur dix en âge de procréer. Ces personnes ont un risque accru de développer un diabète de type II. Prendre la pilule pourrait réduire ce risque de 25 % !


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    Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ne concerne que les femmes en âge de procréer, de l'adolescence à la ménopause. C'est la première cause d'infertilité chez les femmes. Il s'agit d'un dérèglement hormonal. Chez les personnes atteintes, la testostérone est produite en excès et entraîne les symptômessymptômes suivants :

    • règles irrégulières ou absence totale de règles, liée à une trop faible fréquence d'ovulationovulation ou une absence d'ovulation ;
    • hyperpilosité sur le visage, la poitrine, le dosdos, les fesses ;
    • acné et/ou peau grasse ;
    • chute de cheveux ;
    • surpoidssurpoids.

    Les symptômes sont très variables d'une femme à l'autre ; la maladie est plus ou moins invalidante selon les patientes. De plus, le surpoids prédispose à l’insulinorésistance : le SOPK est associé à un risque accru de développer un diabètediabète de type 2. Alors qu'il n'existe pas de traitement pour guérir le SOPK, une nouvelle étude publiée en octobre 2021 dans la revue Diabetes Care suggère que la prise d'un contraceptif oralcontraceptif oral chez les femmes atteintes de SOPK diminue le risque de développer un diabète de type 2.

    Le saviez-vous ?

    Le syndrome des ovaires polykystiques porte mal son nom ! Ce ne sont pas des kystes qui sont présents sur les ovaires mais des follicules inachevés, confondus initialement avec des kystes. Cette maladie est aussi connue sous les noms de syndrome de Stein-Leventhal, dystrophie ovarienne ou polykystose ovarienne.

    La pilule pour réduire le risque de diabète de type 2

    Une étude rétrospective a été menée au Royaume-Uni. Elle inclut 64.051 femmes atteintes d'un SOPK et 123.545 femmes non atteintes (groupe contrôle). Dans un premier temps, les auteurs se sont intéressés au risque de développer un diabète de type 2. Les femmes atteintes de SOPK avaient deux fois plus de risques de développer un diabète de type 2 que les femmes non atteintes. De manière intéressante, les femmes atteintes de SOPK et présentant une hyperpilosité étaient encore plus à risque de développer un diabète de type 2.

    Dans un second temps, les auteurs ont souhaité étudier l'impact de la prise d'un contraceptif oral dans un groupe de 4.814 femmes atteintes d'un SOPK. La prise d'un contraceptif oral semblerait réduire de 25 % le risque de développer un diabète de type 2.

    Les personnes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques sont plus à risque de développer un diabète de type 2. © zakalinka, Adobe Stock
    Les personnes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques sont plus à risque de développer un diabète de type 2. © zakalinka, Adobe Stock

    Une bonne nouvelle mais…

    Les circonstances de découverte du SOPK sont bien souvent des difficultés à procréer. Si le SOPK est bien la seule cause de l'infertilité du couple, une induction de l'ovulation est alors proposée. Il s'agit de prendre un médicament, le citratecitrate de clomifène en première intention. Les gonadotrophines injectables peuvent être utilisées en deuxième intention. Les grossessesgrossesses multiples sont fréquentes et le couple doit en être conscient. 

    Une autre technique consiste à réaliser des petits trous dans la couche superficielle des ovaires pour rétablir une ovulation normale et donc une grossesse spontanée. Cette technique s'appelle la chirurgiechirurgie ovarienne par « drilling ». Dans ce cas, le risque de grossesse multiple n'est pas plus élevé que pour n'importe quelle grossesse « naturelle ». Enfin, en dernier recours, une FIVFIV peut être proposée.

    Dans ce contexte de désir d'enfant, il est alors impossible de prescrire la pilule pour diminuer le risque de diabète de type 2. Néanmoins, celle-ci pourra être proposée plus tard.