La dépression majeure représente l'un des fardeaux les plus lourds en matière de santé publique. Une étude canadienne met en avant l’intérêt des tests pharmacogénomiques (un type de test génétique) dans l’identification d’un antidépresseur adapté au patient, ce qui pourrait faire gagner beaucoup de temps… et d’argent.


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    Bien qu'un nombre considérable d'antidépresseurs soient disponibles sur le marché, plus de la moitié des patients souffrant d'un trouble dépressif majeur ne répondent pas bien à l'antidépresseur qui leur a été prescrit en première intention et rapportent des effets indésirables.

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    De précédentes études ont montré que les facteurs génétiques sont impliqués dans la variation de réponse des patients à ces traitements. Une nouvelle recherche de l'Université de la Colombie-Britannique (Canada) montre qu'un test pharmacogénomique -- un type particulier de test génétique -- permettrait de déterminer le meilleur antidépresseur pour les patients souffrant de dépression modérée à sévère, améliorant leur qualité de vie et générant des économies majeures pour le système de santé.

    « Les tests pharmacogénomiques identifient les variations dans les gènesgènes qui influencent le métabolismemétabolisme des antidépresseurs. Ils peuvent améliorer l'efficacité et réduire les effets indésirables de la pharmacothérapie pour les troubles dépressifs majeurs », notent les auteurs dans le Canadian Medical Association Journal.

    L'Organisation mondiale de la Santé prédit que d'ici 2030 la dépression sera la principale cause d'invalidité dans le monde. © PDPics, Pixabay
    L'Organisation mondiale de la Santé prédit que d'ici 2030 la dépression sera la principale cause d'invalidité dans le monde. © PDPics, Pixabay

    Un gain de temps et d’argent

    Pour l'étude, les chercheurs ont développé un modèle comparant le parcours de soin de plus de 194 000 adultes souffrant d'un trouble dépressif majeur, avec ou sans test pharmacogénomique. Après 20 ans de suivi, le modèle a montré que ce type de test permettrait de réduire de 37 % le nombre de patients qui résistent aux antidépresseurs (la dépression ne s'améliore pas malgré l'essai de plusieurs types de traitement). En ciblant un meilleur traitement, les tests pharmacogénomiques permettraient également aux patients d'avoir moins de symptômessymptômes de dépression, ce qui se traduirait par une réduction anticipée de 1 869 décès et de 21 346 admissions à l'hôpital sur 20 ans.