La recherche avance vite, chaque nouvelle piste annoncée suscite l'espoir de trouver le moyen de prévenir ou de guérir du Covid-19. Une équipe de chercheurs vient d'identifier un anticorps monoclonal à partir duquel des stratégies thérapeutiques, en association avec d'autres anticorps neutralisants, pourraient se développer dans le futur.


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    Un anticorps monoclonal, capable en laboratoire, de neutraliser le virus SARS-CoV-2, responsable du Covid-19, a été identifié par une équipe de chercheurs néerlandais. Cet anticorps neutralisant contre le coronaviruscoronavirus responsable du Covid et aussi contre celui responsable du Sras de 2003, pourrait constituer une piste pour la préventionprévention et le traitement de ces maladies, selon l'article des chercheurs publié lundi par la revue scientifique Nature.

    L'identification d'un anticorps neutralisant constitue une étape importante dans le développement des futures stratégies thérapeutiques. © Miguel Medina, AFP 
    L'identification d'un anticorps neutralisant constitue une étape importante dans le développement des futures stratégies thérapeutiques. © Miguel Medina, AFP 

    Cet anticorps cible la zone d'attache des virus

    L'équipe, associée à l'Université d'Utrecht et au Centre médical Erasmus de Rotterdam sous la direction de Berend-Jan Bosch et de Frank Grosveld, a créé 51 lignées cellulaires produisant des anticorps visant une protéineprotéine remarquable à la surface des deux coronavirus. Cette même protéine est impliquée dans l'arrimage du virus SARS-CoV-2 au récepteur ACE2 à la surface des cellules humaines et joue un rôle clé dans le processus infectieux du Covid-19. Un test a ensuite été mis au point pour déterminer si les anticorps étaient capables de neutraliser les deux coronavirus. Un de ces anticorps a montré une activité neutralisante tant sur le virus du Covid-19 que sur celui du Sras.

    Le saviez-vous ?

    Les anticorps monoclonaux sont des copies créées en laboratoire d'un certain type d'anticorps. Ils représentent une forme d'immunothérapie. En ciblant un même « épitope » (molécule remarquable) comme une protéine à la surface d'un virus, ces substances peuvent neutraliser la capacité du virus à infecter les cellules humaines.

    Les scientifiques ont déterminé que cet anticorps ciblait la zone d'attache des virus aux récepteurs ACE2 mais sans interférer strictement avec le mécanisme de couplage des virus à ACE2, ce qui indique un autre mécanisme d'action qui reste à déterminer. L'équipe néerlandaise estime toutefois que cet anticorps seul ou associé à d'autres anticorps neutralisants « pourrait potentiellement aider au développement de stratégies thérapeutiques dans le futur », selon Nature.

    C'est un pas en avant important

    « Il y a encore beaucoup de chemin avant de savoir si cet anticorps peut être intéressant à des fins thérapeutiques, mais c'est un pas en avant important », a estimé un expert indépendant de l'Université du Sussex, en Angleterre, Pr Tony Carr. « Une observation intéressante est que cet anticorps n'interfère pas directement avec l'arrimage du virus au récepteur ACE2, ce qui ouvre la possibilité d'une utilisation avec d'autres anticorps », a ajouté ce spécialiste de génétiquegénétique moléculaire dans des déclarations au Science Media Centre.

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