Qu'est-ce qui pousse certaines personnes à prendre des risques, quand ceux-ci paraissent démesurés pour les autres ? Une partie de l'explication se trouve dans la génétique. Des chercheurs se sont alors penchés sur les répercussions cérébrales de ces prédispositions.


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    Plusieurs études suggèrent que certaines personnes ont une prédisposition génétique à la prise de risques. Cela se répercute-t-il dans leur cerveau ? Oui, propose une nouvelle étude. Publiée dans Nature human behavior, celle-ci indique que les comportements à risque sont négativement corrélés au volumevolume de matière grise, dans quelques zones cérébrales. 

    Les aires en question sont :

    • l'hypothalamus, nécessaire pour la libération d'hormones ;
    • l'hippocampehippocampe, associé aux souvenirs ;
    • le cortex préfrontalcortex préfrontal dorsolatéral, sollicité pour la maîtrise de soi et la délibération cognitive ;
    • l'amygdale, impliquée dans la réaction émotionnelle au danger ;
    • le striatum ventral, activé lors du traitement des récompenses.

    « Dans le cerveau d'individus plus tolérants au risque, nous avons trouvé moins de matièrematière grise sur ces zones », rapporte Gökhan Aydogan, chercheur en neuro-économie et coauteur de l'étude. Bien que les scientifiques ignorent encore comment cette matière grise, connue pour être liée à l'intelligenceintelligence, affecte le comportement.

    Le saviez-vous ?

    Par « intelligence », nous entendons généralement « l'ensemble des capacités permettant de comprendre, d'apprendre, ou de s'adapter ». En quelque sorte, il s'agit de la faculté à traiter des informations. Dans la communauté scientifique, la notion d'intelligence est sujette à débat. Aucun consensus n'est encore établi, car ce domaine est toujours l'objet d'études. Certaines hypothèses suggèrent qu'il existe plusieurs formes d'intelligence plus ou moins indépendantes.

    Des recherches sont également en cours pour déterminer l'origine de l'intelligence, ce qui peut s'avérer périlleux en l'absence d'une définition claire. Il semble néanmoins établi que la génétique et l'environnement aient tous deux un impact. De la même façon, le célèbre test de QI (quotient intellectuel) soulève des critiques sur ce qu'il met réellement en lumière.

    Et si...

    Ces résultats ont d'abord été obtenus par neuroimagerie chez 12.675 personnes, avant d'être répliqués chez 13.004 autres individus. Les attitudes à risque prises en compte comportaient notamment le tabagisme, la consommation d'alcoolalcool et de droguesdrogues, ou encore le comportement sexuel. 

    En dehors des cinq zones évoquées, les scientifiques ont relevé que le cerveletcervelet serait aussi relié aux comportements à risque. Une observation surprenante, puisque le cervelet n'est pas considéré comme mêlé aux activités de cognitioncognition humaine et de prise de décision. Mais ces dernières années, des doutes traversaient la communauté scientifique sur le rôle de cette zone cérébrale. « Il semble que le cervelet joue, finalement, un rôle important dans les processus de prise de décision tels que les comportements à risque », appuie Gökhan Aydogan.