La lutte contre le cancer est un des fers de lance de la recherche médicale, qui ne cesse d'innover. Dans l'ombre, un projet européen des plus prometteurs pourrait bien se distinguer : un traitement utilisant des nanoparticules pour cibler les cellules tumorales et prévenir le risque de rechute.


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    Un homme sur cinq et une femme sur six développeront un cancer au cours de leur vie. Le chiffre, avancé par Santé publique France, fait froid dans le dosdos, surtout lorsqu'on sait qu'il s'agit de la première cause de mortalité dans le pays, et d'une maladie extrêmement complexe à traiter. Aussi le projet européen Ulises semble-t-il particulièrement prometteur et enthousiasmant avec, à la clé, une sorte de vaccin anti-cancer à base de nanoparticules.

    Cette révolution thérapeutique utilise des nanotechnologies pour reprogrammer les cellules cancéreuses et les rendre visibles au système immunitaire du patient. Ulises se concentre sur l'utilisation de nanoparticulesnanoparticules pour délivrer de l'ADN plasmidique aux cellules tumorales. Cette méthode ne vise pas à modifier les gènes des cellules cancéreuses, mais à les « marquer », afin que le système immunitaire puisse ensuite les identifier et les attaquer efficacement.

    Un traitement moins invasif qui protège des rechutes

    Les nanoparticules permettent le transport ciblé de matériel génétiquematériel génétique vers les cellules cancéreuses, ce qui est essentiel pour déclencher une réponse immunitaire. Les nanoparticules lipidiques, semblables à celles utilisées dans les vaccins à ARN messagerARN messager contre la Covid-19Covid-19, protègent et délivrent les moléculesmolécules nécessaires au bon endroit dans le corps.

    Cette approche permettrait non seulement de traiter le cancer de manière plus naturelle en évitant les traitements traditionnels lourds comme la chimiothérapie et la radiothérapieradiothérapie, mais aussi de réduire les effets secondaires souvent associés à ces traitements. Grâce à l'activation des lymphocyteslymphocytes infiltrants tumoraux (TIL), le corps pourrait développer une immunitéimmunité à long terme contre le cancer, agissant comme un « effet vaccin » en prévenant les rechutesrechutes.

    Enfin, cette technologie peut être rapidement ajustée pour traiter divers types de cancers avec des modifications minimales. Par exemple, les chercheurs ont déjà commencé à tester cette approche sur le cancer du pancréas, avec l'espoir de l'étendre à d'autres tumeurstumeurs mortelles et actuellement incurables.

    Les nanoparticules, avenir de l'oncologie ?

    D'autres organismes de recherche explorent également la piste du traitement anti-cancer à base de nanoparticules, comme le CNRS ou l'Institut Curie. En France, des entreprises comme Nanobiotix et NH TherAguix développent aussi des nanomédicaments pour améliorer les traitements par radiothérapie. Ces entreprises travaillent sur des nanoparticules qui augmentent l'efficacité des radiations en ciblant spécifiquement les cellules cancéreuses, tout en réduisant les dommages aux tissus sains.

    Les vaccins anti-cancer à base de nanoparticules représentent une avancée majeure dans la lutte contre le cancer. En réorientant le système immunitaire pour qu'il reconnaisse et attaque les cellules cancéreuses, cette technologie pourrait transformer de manière radicale la prise en charge du cancer dans un avenir proche.