Pour apprécier pleinement un chocolat chaud en cet hiver, mieux vaut le boire dans une tasse orange ou couleur crème. Tel est le résultat étonnant d’une nouvelle étude qui nous montre qu’on mange aussi beaucoup avec nos yeux.


au sommaire


    Se nourrir, c'est avant tout une nécessité. Mais c'est aussi un plaisir. Or, pour le maximiser, les études montrent qu'il faut faire appel à tous les sens. La dernière en date révèle que le chocolat chaud n'échappe pas à la règle. Si sa couleurcouleur cacao ne risque pas de changer, celle de son contenant le peut, au risque de leurrer le cerveau et d'altérer le goût de la boisson brûlante...

    Le contexte : les sens participent au repas

    On a parfois tendance à l'oublier, pourtant nos cinq sens participent de concert à de nombreux aspects de notre vie quotidienne. Ainsi, alors qu'on pourrait résumer l'attirance pour une personne à un simple physiquephysique, sa voix, son odeur et la douceur de ses caresses peuvent y contribuer fortement également.

    Il en va de même lorsque l'on mange : le goût n'est pas le seul sens à être sollicité. La saveur passe beaucoup par l'odorat, la consistance peut dans certaines situations avoir de l'influence, tandis que les yeux mettent en appétit. De précédentes études montrent par exemple qu'une boisson paraît plus rafraîchissante si elle est servie dans un verre bleu (une couleur froide) plutôt que dans un verre rouge, ou bien plus sucrée si son contenant est rose.

    Mais chaque aliment est différent. Qu'en est-il pour le chocolat chaud ? Une question fondamentale, à laquelle se sont attelés deux scientifiques de l'université polytechnique de Valence (Espagne) et de l'université d'Oxford (Grande-Bretagne). La réponse à ce problème est exposée dans les colonnes du Journal of Sensory Studies.

    Peut-être que le verre importe peu quand on court après l'ivresse. En revanche, sa couleur est importante quand on recherche le goût. Les tasses orange ont notre préférence sur le blanc ou le rouge lorsqu'il s'agit de chocolat chaud. © Nickyj, <a target="_blank" href="http://bit.ly/Kh6tfi">StockFreeImages.com</a>
    Peut-être que le verre importe peu quand on court après l'ivresse. En revanche, sa couleur est importante quand on recherche le goût. Les tasses orange ont notre préférence sur le blanc ou le rouge lorsqu'il s'agit de chocolat chaud. © Nickyj, StockFreeImages.com

    L’étude : le gobelet orange fait ressortir le goût du chocolat

    L'expérience a nécessité la participation de 57 volontaires. Tous étaient invités à boire et à évaluer quatre échantillons de chocolat chaud, chacun contenu dans un gobelet en plastiqueplastique de couleur différente. Celui-ci était blanc, crème, orange ou rouge à l'extérieur, mais l'intérieur était systématiquement blanc. Évidemment, il s'agissait de la même boisson qui était versée dans chacun des verres.

    Généralement, les cobayes ont trouvé que le chocolat des gobelets orange et crème avait meilleur goût que celui des deux autres. En revanche, l'effet s'est révélé nettement moins fort lorsque les participants notaient la douceur et les arômes de la boisson chaude, même si le verre couleur crème semblait stimuler davantage les papilles sucrées des volontaires, qui le trouvaient également plus aromatisé.

    Les auteurs ne cachent pas qu'il n'existe en réalité aucune règle prédéfinie pour déterminer quel contenant ou quel emballage correspond le mieux à un aliment donné. Pourtant, leur expérience le prouve une fois de plus : la vue change la perception sensorielle. Nous mangeons donc aussi avec nos yeux.

    L’œil extérieur : manger avec les yeux pour manger mieux ?

    Les explications ne sont pas encore complètement claires. Seule évidence : le cerveau est derrière tout cela. Une étude parue au début de l'année 2012 avait par exemple montré que la seule vision d'un repas alléchant suffisait à activer certaines régions spécifiques de la matièrematière grise.

    Une autre recherche démontrait que laisser les bébés manger avec les doigts leur permettait de limiter les risques d'obésité, lançant l'hypothèse que dans la texturetexture des aliments, on parvenait à détecter ce qui était meilleur pour notre santé. Tentons-nous de discerner les indices pour prendre mieux soin de nous ?

    Si les questions sur le sujet restent nombreuses, ces travaux scientifiques peuvent être utiles pour les professionnels de la restauration et de l'alimentation en général. En faisant attention à la présentation ou à l'emballage, ils ont l'occasion de rendre leurs produits encore plus goûteux aux yeuxyeux des consommateurs.