Comme il serait dommage de cantonner le laurier à la cuisine. S'il est un incontournable de la gastronomie et de nombreuses préparations culinaires, c'est depuis des temps immémoriaux un précieux alicament (contraction d'aliment et médicament), notamment pour le système digestif, la peau, les bronches, les cheveux et les reins.


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    Le laurier est aussi noble que généreux, on ne compte pas ses vertus pour la santé. Et il ne faut pas le confondre avec le laurier rose (Nerium oleander) qui est hautement toxique. Le laurier noblelaurier noble (Laurus nobilis), ou laurier-sauce, est très facile à consommer. Son usage en tant qu'aromate est très courant en cuisine, il entre notamment dans la composition du célèbre « bouquet garni » indispensable à la ratatouille, à la poule au pot ou encore aux courts-bouillons. Le laurier noble se consomme sous la forme d'infusion, d'huile essentielle, de lotion, de décoctions, d'hydrolat ou encore de crème et même sous forme de savon : le savon d'Alep est traditionnellement fabriqué avec de l'huile d'olive et de baies de laurier. 

     Une fois séchées, les feuilles de laurier noble peuvent se conserver durant un an dans un contenant hermétique. Szakaly, Fotolia
    Une fois séchées, les feuilles de laurier noble peuvent se conserver durant un an dans un contenant hermétique. Szakaly, Fotolia

    Les bienfaits du laurier noble

    Le laurier noble stimule l'appétit et la sécrétionsécrétion des sucs gastriquessucs gastriques. Utilisées comme condiment, ses feuilles facilitent donc la digestiondigestion et l'assimilation des aliments en réduisant les flatulencesflatulences. Elles ont la même action bénéfique que la menthe (Mentha spicata) et le romarin (Rosmarinus offîcinalis). Elles aident la détoxification du foiefoie, ce qui en fait un parfait remède pour la « gueule de bois ».

    Les herboristes conseillent fréquemment le laurier noble en période hivernale car c'est un expectorantexpectorant qui aide à se débarrasser des rhumes et des bronchitesbronchites. Il renforce les défenses immunitaires et consommé préventivement, il permet de se prémunir contre les virus. Le dosagedosage recommandé pour une infusioninfusion de laurier est de 10 grammes de feuille pour 1 litre d'eau ; pour une décoction, le dosage passe à 30 grammes de feuille pour 1 litre d'eau.

    Le laurier est réputé pour favoriser l'apparition des règles si celles-ci se font attendre. Ajoutée à l'eau du bain, une décoction des feuilles apaise les membres douloureux. Plus elle est corsée et plus elle est indiquée en cas de fortes douleursdouleurs. C'est également un répulsif naturel contre les mouches et les poux.

    À savoir 

    L'expression « se reposer sur ses lauriers » est la déformation d'une autre, plus ancienne qui est : « se reposer à l'ombre de ses lauriers », autrement dit : profiter d'un repos bien mérité qui, évidemment, perd toute la connotation péjorative qu'on lui connaît aujourd'hui. Dans la Grèce antique, l'arbuste est associé à Apollon et symbolise la victoire obtenue grâce aux qualités de sagesse et de courage. Les rameaux servaient à tresser des couronnes délivrées aux vainqueurs mais aussi aux poètes. Par ailleurs, baies de laurier vient du latin « bacca laurea »... 

    Phytothérapie

    Note. La phytothérapie est utilisée en médecine traditionnelle depuis des siècles. Son efficacité et son innocuité restent toujours discutées. Et pour cause, comme l’explique l’Organisation mondiale de la Santé dans un rapport de 1998, « un nombre relativement petit d'espèces de plantes ont été étudiées pour d’éventuelles applications médicales ». Cet article s’inscrit naturellement dans cette démarche. Ajoutons que compte tenu des risques éventuels d’effets indésirables, d’interactions médicamenteuses voire de toxicité de certaines plantes, informez toujours votre médecin, si vous recourez régulièrement à la phytothérapie.

    Bibliographie :

    • Guide des plantes qui soignent, édition Vidal, 2010.
    • L'Encyclopédie des plantes médicinales, édition Larousse, 2001 et 2017.
    • Les plantes médicinales, Institut européen des substances végétales, mars 2015. 
    • Ma bible des huiles essentielles, Danièle Festy, éditions Leduc.s, 2017.
    • Les huiles essentielles chémotypées, Dominique Baudoux et M.L. Breda, édition JMO.