Les exploitations de forêts africaines téléguidées depuis la Chine mettent en danger les populations de gorilles et de chimpanzés, selon la primatologue Jane Goodall qui lance un cri d’alarme.

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    Chimpanzé dans son habitat naturel. Source : Help Congo

    Chimpanzé dans son habitat naturel. Source : Help Congo

    Les avertissements de ce genre sont légion, mais leur mise en valeur par une sommité mondiale telle que Jane GoodallJane Goodall ne peut passer inaperçue. Messagère des Nations Unies pour la paix, primatologue, éthologue et anthropologiste, Jane Goodall fut la première à remarquer, en octobre 1960, qu'un chimpanzé était capable d’utiliser des outils pour s'alimenter.

    Selon la scientifique, les Chinois, qui ont pratiquement épuisé leurs propres ressources forestières et minières, tentent par tous les moyens d'obtenir de nouvelles concessions forestières en Afrique ou d'y obtenir des droits sur l'exploitation des minerais ou du pétrolepétrole. Pour cela, ils y construisent des routes ou des barrages, sans aucun respect pour un environnement qui leur est étranger.

    La primatologue Jane Goodall. Crédit Commons

    La primatologue Jane Goodall. Crédit Commons

    Grands singes contre ressources minières

    Il s'agit là de régions forestières non exploitées jusqu'à présent, particulièrement tentantes pour la Chine. La primatologue juge que ce pays accomplit des efforts désespérés pour assurer sa croissance économique. Elle signale que la Chine possède déjà de nombreuses entreprises au Congo-Brazzaville et est aussi certainement présente en République démocratique du Congo, deux pays dont les populations de primates ont déjà été littéralement décimées par les activités humaines.

    Jane Goodall a dénoncé ces actions lors d'une audition à la Chambre des Représentants des Etats-Unis, mettant en garde le monde politique contre les pressionspressions exercées par Pékin auprès des gouvernements africains, et plus particulièrement du bassin du Congo, pour qu'ils accordent à la Chine toujours plus de concessions minières et forestières en échange d'infrastructures diverses et d'aide médicale.

    Aujourd'hui âgée de 74 ans, Jane Goodall, dont les travaux ont profondément transformé les rapports homme-animal, s'est toujours impliquée dans les causes de protection des primates, visant notamment à agrandir les zones d'habitat naturel protégé des chimpanzés en Tanzanie. Elle a fondé l'Institut Jane Goodall, où elle dénonce aussi les causes principales de la disparition des primates comme la consommation de la viande de brousse, dont le commerce est facilité par la constructionconstruction de routes dans des régions restées vierges durant des millénaires, et aujourd'hui récupérées par une exploitation forestière galopante.