La région de Parkfield, en Californie, pourrait bien connaître un nouveau séisme de magnitude 6 dans les prochains mois. C’est ce que laisse penser une nouvelle étude, qui a analysé les signaux sismiques qui caractérisent le cycle de rupture de ce segment de la faille de San Andreas.


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    La faille de San Andreas, qui découpe la croûtecroûte de la côte ouest des États-Unis, est certainement l'une des plus redoutée au monde. Et pour cause ! Marquant la limite entre deux plaques tectoniques qui glissent latéralement l'une contre l'autre à une vitessevitesse de plusieurs centimètres par an, cette faille a la capacité de produire de très puissants séismes, qui peuvent s'avérer particulièrement destructeurs dans cette région de la Planète fortement peuplée qu'est la Californie. En 1906, un séisme de magnitude 7,8 avaient ainsi secoué la ville de San Francisco, faisant environ 3 000 victimes et d'importants dégâts. Depuis, la région connait régulièrement des séismes de magnitude modérée à forte, dont les épicentres s'étagent le long du trajet de la faille.

    La faille de San Andreas en Californie sépare les plaques nord-américaine et Pacifique © Doc Searls, Flickr
    La faille de San Andreas en Californie sépare les plaques nord-américaine et Pacifique © Doc Searls, Flickr

    La région de Parkfield enregistre des séismes de magnitude 6 tous les 22 ans environs

    Tous les 22 ans en moyenne, le segment dit de Parkfield enregistre ainsi des tremblements de terretremblements de terre de magnitudemagnitude 6 environ. Dans cette zone, la faille présente en effet une aspérité qui l'empêche de glisser librement. La contrainte augmente ainsi pendant une vingtaine d’années avant d’être libérée brutalement, produisant un séisme. Puis le cycle de recharge recommence. Ce temps de récurrence relativement court est une aubaine pour étudier les mécanismes sismiques tout au long ce cycle. Et certaines observations indiquent que le segment pourrait être actuellement très proche de la rupture.

     

    Carte de la faille de San Andreas qui cisaille l'ouest de la Californie. © Dimitrios, Adobe Stock
    Carte de la faille de San Andreas qui cisaille l'ouest de la Californie. © Dimitrios, Adobe Stock

    Un cycle qui arrive visiblement dans sa phase finale

    Le dernier séisme dans la zone de Parkfield remonte en effet à 2004, ce qui suggère que le cycle sismique arrive dans sa phase finale. Les données révèlent qu'habituellement, cette phase est associée à un signal bien particulier des trémors sismiques (petites vibrationsvibrations du sol liées à l'ouverture de fractures), qui dure quelques mois avant le déclenchement du séisme. Un paramètre qui pourrait aider à prédire l'arrivée de la prochaine secousse. Si certaines observations suggèrent ainsi qu'une nouvelle rupture est imminente, le comportement sismique n'est toutefois pas exactement le même que celui du dernier cycle, laissant les scientifiques dans le doute.

    Les auteurs de l'étude publiée dans la revue Frontiers in Earth Science suggèrent que ces variations pourraient être liées au fait que l'épicentre du prochain séisme soit légèrement différent de celui de 2004. Pour l'instant, personne ne sait donc avec exactitude quand va survenir la prochaine rupture sur le segment de Parkfield. Fort heureusement, cette région est plutôt désertique et très peu peuplée, ce qui limite, de fait, le risque de dommages et de victimes.