Lorsque nous produisons du pétrole ou du gaz fossile, nous émettons du méthane (CH4), un puissant gaz à effet de serre (GES). Un peu, disent les inventaires nationaux des émissions. Mais déjà trop pour le climat. Beaucoup trop, affirment aujourd’hui des chercheurs qui jugent les chiffres des inventaires largement sous-estimés.


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    Le méthane (CH4), nous le savons maintenant, est un gaz à effet de serre (GESGES) particulièrement puissant. Il est, après le dioxyde de carbone (CO2), le deuxième plus important contributeur au réchauffement climatique. L'extraction et le transport du pétrolepétrole et du gazgaz fossile sont l'une des principales sources anthropiques de CH4 dans l'atmosphère. Et des chercheurs de l’université de Princeton (États-Unis) montrent aujourd'hui que ces activités pourraient émettre bien plus de GES que ce que les experts imaginaient jusqu'alors.

    Les chercheurs révèlent ainsi que jusqu'à cinq fois plus de méthane est émis par la production offshore de pétrole et de gaz fossile au Royaume-Uni que ce que le gouvernement a rapporté. Une erreur de déclaration qui résulte, selon eux, d'une mauvaise méthode de calcul. Et comme beaucoup de pays utilisent la même, la sous-estimation des émissionsémissions de CH4 ne se limite probablement pas au Royaume-Uni.

    Des émissions de méthane évitables

    Ce que les chercheurs de l'université de Princeton pointent du doigt, ce sont les facteurs d'émission - une estimation des émissions de méthane associées à chaque activité - appliqués aux activités de découverte, d'extraction et de production de pétrole ou de gaz fossile offshore. Certains seraient obsolètes ou mal adaptés. Ils ne seraient ainsi pas sensibles aux conditions environnementales. Et ils ne tiennent pas compte des fuites, pourtant bien réelles, qui se produisent lorsque les plateformes offshore sont inactives.

    Voir aussi

    Sécurité énergétique et réchauffement climatique : comment réduire nos émissions de méthane ?

    Rappelons que la duréedurée de vie relativement courte du méthane dans l'atmosphère et sa forte capacité à piéger la chaleurchaleur font de la réduction de nos émissions de CH4 l'un des moyens les plus efficaces de ralentir le rythme du changement climatique. Or, par le passé, des travaux ont déjà montré que la réduction des fuites dans la chaîne d'approvisionnement en pétrole et en gaz fossile peut faire progresser les objectifs tout en étant économiquement rentable. Autant d'information à prendre en compte alors que se prépare le premier « bilan mondial » des progrès accomplis dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le climatclimat.