L'Homme a sélectionné les poulets les plus gros et les moins craintifs, amenant à une modification de la taille et de la composition de leur cerveau. Les poules sont-elles devenues pour autant stupides ? Pas certain.
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Les poulets d’élevage sont deux fois plus gros qu'à la fin des années 1970, et quatre fois plus gros qu'à la fin des années 1950, selon une étude de l’université d’Alberta. De plus, les poulets mangent deux fois moins pour atteindre ces tailles, et le volume de leurs poitrines, denses en chair, a augmenté de 80 %. Et non, rien de tout cela n'est dû à l'ajout d'hormones ou de stéroïdes. C'est simplement le résultat d'une sélection génétique minutieuse. Sauf que cette sélection a aussi abouti à faire rétrécir le cerveau des gallinacés, dans le but de les rendre moins craintifs face aux humains, relève une étude parue dans la revue Royal Society Open Science.
Des poulets moins peureux mais avec un cerveau plus petit
Le poulet a été domestiqué il y a environ 10.000 ans. Comme tous les oiseaux, c'était alors un animal sauvage très peureux. Pour faciliter leur élevage, les individus les moins craintifs et les plus faciles à apprivoiser ont été privilégiés, ce qui a modifié leur cerveau. Pour vérifier cette assertion, les chercheurs sont partis du coq doré (Gallus gallus), une espèce du Sud-Est asiatique considérée comme l'ancêtre sauvage des poules domestiques. Ils ont sélectionné les oiseaux qui se montraient les moins effarouchés devant les humains dans un test standard, puis les ont fait se reproduire sur 10 générations. Les oiseaux qui montraient la plus grande peur de l'Homme ont été placés dans un second groupe. Résultat : le cerveau des oiseaux du premier groupe est progressivement devenu plus petit par rapport à la taille du corps, le changement étant particulièrement marqué au niveau du tronc cérébral, la partie primitive du cerveau impliquée, entre autres, dans certaines réactions au stress.
Les poules sont-elles devenues stupides ?
Les chercheurs ont ensuite mené des test comportementaux afin de déterminer si la différence de taille et de configuration du cerveau affectait la capacité d'apprentissage de l'oiseau. L'un des tests portait notamment sur la façon dont les oiseaux s'habituent à une situation effrayante, mais non dangereuse, en l'occurrence un feu clignotant. « Les oiseaux apprivoisés se sont habitués et ont cessé de réagir au stimulus beaucoup plus rapidement », atteste Rebecca Katajamaa, doctorante au département de physique, de chimie et de biologie de l'université de Linköping et auteure principale de l'étude.
Nos poules sont-elles pour autant devenues stupides ? Pas du tout. Un autre test portant sur l'apprentissage associatif (capacité à associer deux choses entre elles comme, par exemple, un dessin avec de la nourriture) n'a révélé aucune différence entre les deux groupes de poulets. Il semblerait donc que nos poules s'habituent simplement mieux au stress que leurs ancêtres sauvages.
Comment réduire le stress des poules d’élevage ?
Il n'en reste pas moins que la poule demeure un animal très sensible au stress et que ce dernier a des effets délétères sur sa santé et sa productivité. Les chercheurs continuent donc leurs recherches pour les rendre encore moins craintives. L'entreprise Hendrix Genetics s'est ainsi associée à l'université de Newcastle dans un consortium appelé « ChickenStress » pour comprendre la réponse au stress dans le cerveau, et minimiser le stress chronique à travers la sélection génétique et l'amélioration de l'environnement des animaux. Le laboratoire SIGNS a, quant à lui, développé une solution anti-stress à base de phéromones « diffusant un message apaisant et rassurant pour les poussins ». Dormez en paix petits poulets.
La poule de Hambourg, originaire de Hollande et d'Allemagne La poule de Hambourg est une race de poule domestique originaire des Pays-Bas, passée par le port de Hambourg avant son introduction en Angleterre. C’est une volaille élégante et fine avec des plumes blanches terminées par un croissant noir. © Oregon Department of Agriculture, CC by-nc 2.0
La rhode island, une poule américaine La rhode island est une race de poule domestique américaine de taille moyenne, sélectionnée pour sa productivité et sa beauté, grâce à des croisements entre poules locales et asiatiques. Son plumage est rouge acajou. © Oregon Department of Agriculture, CC by-nc 2.0
La poule de Dorking, une race ancienne La poule de Dorking est une race ancienne particulièrement lourde et probablement issue d’une poule romaine. Le coq peut peser jusqu’à 6 kg. La poule de Dorking possède cinq petits doigts et présente plusieurs couleurs de plumage : blanc, gris argenté, roux à liseré noir, noir et coucou. Ses œufs peuvent être blancs ou verts. © 3268zauber, CC by-sa 3.0
La sebright, une poule naine élégante La sebright est une poule naine décorative créée au XIXe siècle par un Anglais qui croisa différentes poules entre elles pour l’obtenir. Chaque plume a pour particularité d’être entourée d'un liseré ! Ce serait une des plus vieilles races de poules naines anglaises connues. © Oregon Department of Agriculture, CC by-nc 2.0
La leghorn ou poule de Livourne, d’origine italienne La leghorn est une race qui a été obtenue à partir d’une volaille méditerranéenne de Livourne (elle est aussi appelée poule de Livourne). Il existe différentes variétés de Leghorn, la blanche étant très répandue. C'est une grande pondeuse d'œufs blancs. © cskk, CC by-nc 2.0
La sussex, une poule pondeuse d'Angleterre La poule sussex, originaire d’Angleterre, est une poule pondeuse assez grande dont la viande est de bonne qualité, avec différentes variétés de plumages : blanc herminé noir, tricolore, blanche, gris argenté, rouge herminé noir, fauve herminé noir, doré saumoné, coucou. © cskk, CC by-nc 2.0
La poule cochin, une grande poule chinoise Originaire du sud de la Chine, la poule cochin a pour particularité d’avoir des pattes emplumées. C’est une poule grande au plumage important, dont le poids peut approcher les 5 kg pour le coq adulte. Il en existe avec différentes couleurs de plumage : noir, blanc, fauve... © Oregon Department of Agriculture, CC by-nc 2.0
La brahma, une des plus grosses poules du monde La brahma est une des plus grosses poules existantes. C'est une volaille calme, rustique, très emplumée, avec une grande variété de plumages et qui s'adapte à différents climats. Cette poule d’ornement est une bonne pondeuse d’hiver. © Oregon Department of Agriculture, CC by-nc 2.0
La wyandotte, une belle poule américaine Originaire des États-Unis, la wyandotte est une volaille de bonne taille, élevée pour sa productivité (viande et œufs), mais aussi pour sa beauté. C’est une bonne pondeuse, même en hiver, et une bonne couveuse. © Oregon Department of Agriculture, CC by-nc 2.0
La poule Ameraucana, une pondeuse d'œufs bleus La poule Ameraucana, créée dans les années 1970, aux États-Unis, possède certaines des caractéristiques de la poule d’Amérique du Sud, l’Araucana. Elle pond des œufs à coquille bleue. D'élevage familial facile, elle est recherchée à la fois pour ses qualités de pondeuse et sa viande. © Ram Papish, CC by-nc 2.0