La maquette au 1/15e du vaisseau océanographique Sea Orbiter a été présentée pour la première fois en France au cours de la 39e édition du Festival mondial de l'image sous-marine qui se tenait à Marseille du 1er au 4 novembre.

au sommaire


    Avec presque 4 m de haut, la maquette de Sea Orbiter ne risquait pas de passer inaperçue au Festival mondial de l'image sous-marine que la ville de Marseille accueillait début novembre. Pour Jacques Rougerie, l'architectearchitecte qui a conçu ce laboratoire océanographique flottant, cette maquette, revenue de l'exposition internationale de Yeosu (Corée du Sud), devait impérativement faire escale à Marseille, la ville au large de laquelle Jacques-Yves Cousteau immergea en 1962 la première constructionconstruction sous-marine, Précontinent 1.

    La maquette de <em>Sea Orbiter</em>, le laboratoire océanographique flottant, a été présentée pour la première fois en France lors du Festival mondial de l'image sous-marine qui se tenait à Marseille début novembre. © Sea Orbiter, Jacques Rougerie (dessin de gauche), Jean-Baptiste Feldmann (photo de droite)

    La maquette de Sea Orbiter, le laboratoire océanographique flottant, a été présentée pour la première fois en France lors du Festival mondial de l'image sous-marine qui se tenait à Marseille début novembre. © Sea Orbiter, Jacques Rougerie (dessin de gauche), Jean-Baptiste Feldmann (photo de droite)

    Cet amour de la mer, Jacques Rougerie le porteporte en lui depuis longtemps. Il naît en 1945 et sa jeunesse sera marquée par la double conquête des fonds sous-marins (avec en 1956 la présentation du film Le Monde du silence) et de l'espace (avec l'Homme sur la Lune en 1969). Grand plongeur (il fait partie de l'équipage qui détient le record du monde de vie sous la mer de 70 jours), Jacques Rougerie est décidé à participer en tant qu'architecte à la découverte de la mer. Il a réalisé à partir des années 1975 différents habitats sous-marins ainsi que plusieurs constructions dédiées aux océans comme le pavillon de la mer à Kobe (Japon), l'aquarium de la Cité de la mer à Cherbourg, Nausicaa à Boulogne-sur-Mer et Océanopolis à Brest. Il a également créé la Fondation Jacques Rougerie dont l'objectif est d'encourager l'innovation architecturale liée aux mondes de la mer et de l'espace. Sea Orbiter est son dernier grand projet qu'il porte à bout de bras depuis 10 ans.

    La partie émergée de <em>Sea Orbiter</em> est constituée d'un poste de vigie au-dessus des laboratoires de recherche, du système de communication (antennes et radômes), d'une éolienne verticale pour la production d'énergie et d'un grand pont arrière recouvert de cellules solaires. © Jean-Baptiste Feldmann

    La partie émergée de Sea Orbiter est constituée d'un poste de vigie au-dessus des laboratoires de recherche, du système de communication (antennes et radômes), d'une éolienne verticale pour la production d'énergie et d'un grand pont arrière recouvert de cellules solaires. © Jean-Baptiste Feldmann

    Sea Orbiter, le prochain vaisseau des mers

    Sea Orbiter est un laboratoire océanographique de 58 m de haut pour 550 tonnes, construit en aluminiumaluminium recyclable qui fonctionnera entièrement à l'aide d'énergies renouvelables. Il se laissera dériver au gré des courants marins tel un iceberg, et comme ce dernier il disposera d'une partie immergée plus importante que celle au-dessus de l'eau. Une vingtaine de personnes pourront y prendre place pour des missions d'exploration de longue duréedurée, supérieures à 6 mois (le ravitaillement étant assuré par des bateaux). À -12 m sous la mer, les plongeurs disposeront d'un point de départ permanent en direction des abysses grâce à la présence d'un module hyperbare. La vie à bord s'organisera sur 12 niveaux, les expériences menées étant partagées avec le grand public par le biais d'une plateforme internationale de communication multimédia. En relevant sa quille et en utilisant ses ballasts, Sea Orbiter fera passer son tirant d'eau de 31 m à 8 m, pouvant ainsi faire des escales dans les grands ports du globe et se faire l'ambassadeur de la préservation des océans.

     La partie immergée du laboratoire <em>Sea Orbiter</em>. Elle se caractérise par des quartiers de vie en zone pressurisée qui permettront aux plongeurs de sortir plusieurs fois par jour en évitant les paliers de décompression et d'aller découvrir les abysses jusqu'à 6.000 m de profondeur en sous-marin. Les aires de repos et de travail sont logées dans un bouclier de plus de 450 tonnes qui assure la stabilité en mer de <em>Sea Orbiter</em>. © Jean-Baptiste Feldmann

     La partie immergée du laboratoire Sea Orbiter. Elle se caractérise par des quartiers de vie en zone pressurisée qui permettront aux plongeurs de sortir plusieurs fois par jour en évitant les paliers de décompression et d'aller découvrir les abysses jusqu'à 6.000 m de profondeur en sous-marin. Les aires de repos et de travail sont logées dans un bouclier de plus de 450 tonnes qui assure la stabilité en mer de Sea Orbiter. © Jean-Baptiste Feldmann

    La maquette de Sea Orbiter a passé avec succès ses derniers tests en bassin pour s'assurer de sa stabilité quel que soit l'état de la mer, comme le montre une vidéo. Si tout se passe comme prévu (la réalisation de Sea Orbiter est estimée à 35 millions d'euros que vont amener différents partenaires), le chantier débutera à Saint-Nazaire en 2013 pour une mise à l'eau au début de l'été 2014. À terme Jacques Rougerie rêve d'un réseau de plusieurs exemplaires de son vaisseau océanographique, qui sillonneraient les océans du globe pour les étudier, une nécessité quand on sait que nous ne connaissons actuellement guère plus de 5 % de la plaine abyssale et 15 % de la biodiversité marine, alors que les océans représentent 71 % de la surface de la planète.