Ce que l'on craignait la semaine dernière vient d'arriver : des régions contaminées par l'explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl sont actuellement touchées par des feux de forêt. Des poussières chargées de matières radioactives sont donc en train de voler.

au sommaire


    La carte mondiale du monoxyde de carbone dans l'atmosphère à 5.500 mètres d'altitude, le premier août 2010, réalisées à partir des données fournies par l'instrument Airs (Atmospheric Infrared Sounder), embarqué sur le satellite Aqua. Les incendies des forêts russes sont bien repérables. © NASA/JPL/Leonid Yurganov, University of Maryland, Baltimore County)

    La carte mondiale du monoxyde de carbone dans l'atmosphère à 5.500 mètres d'altitude, le premier août 2010, réalisées à partir des données fournies par l'instrument Airs (Atmospheric Infrared Sounder), embarqué sur le satellite Aqua. Les incendies des forêts russes sont bien repérables. © NASA/JPL/Leonid Yurganov, University of Maryland, Baltimore County)

    Les multiples incendies qui ravagent de nombreuses forêts en Russie se sont approchés la semaine dernière d'installations nucléaires, notamment à Sarov, à cinq cents kilomètres de Moscou. La crainte était que le feufeu n'atteigne les régions dont le sol a été contaminé en 1986 par l'explosion, le 26 avril, du réacteur nucléaire de Tchernobyl, au nord de l'Ukraine, près de la frontière avec la Biélorussie. Les autorités russes elles-mêmes expliquaient surveiller particulièrement ces régions.

    Aujourd'hui, le service russe de protection des forêts (Roslesozachtchita) annonce que c'est bien le cas. Depuis le début des incendies, des zones survolées par le nuage radioactif, totalisant 4.000 hectares, ont bel et bien été touchées. Plusieurs régions sont concernées. En particulier, 28 feux de forêt sévissent dans la région de Briansk, au sud-ouest de Moscou, non loin de la frontière entre l'Ukraine et la Biélorussie. Les fumées ont donc certainement emporté des radionucléidesradionucléides dans l'atmosphère.

    Les informations données sont insuffisantes pour se faire une idée des quantités ainsi émises. Depuis la diffusiondiffusion de cette nouvelle, les autorités russes insistent pour expliquer que les zones dangereusement contaminées et soumises à des incendies se limitent à quelques hectares. Les fumées qui étaient revenues sur Moscou durant ces derniers jours ne représenteraient pas un danger, a affirmé à l'AFP Alexeï Bobrinski, directeur adjoint du service de protection des forêts. D'ailleurs, ces nuages noirs se sont éloignés et, aujourd'hui, on a dansé dans la capitale russe après les premières gouttes de pluie.

    La semaine dernière, à la suite des craintes exprimées par les autorités russes, l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) expliquait que les risques pour le territoire français restaient minimes, quoiqu'il arrive. Ces poussières (qui contiennent surtout du césiumcésium 137) transporteraient une quantité de radioactivitéradioactivité très faible.

    Dans le cas d'incendies dans ces régions (ce qui vient de se produire, donc), « les traces de radioactivité qui pourraient alors être mesurées en France seraient trop faibles pour représenter un risque pour la santé et l'environnement, comme l'a déjà montré un épisode précédent de feux de forêt en Russie, Biélorussie et Ukraine en septembre 2002 ».