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Un membre de l'expédition installe la raie géante qui vient d'être capturée dans le Mékong. © Zeb Hogan
Soutenue financièrement par le National Geographic, l'expédition menée par des biologistes de l'université de Reno (Nevada, Etats-Unis) avait un but : étudier en Asie du Sud-Est le plus grand poisson d'eau douce connu, la raie géante, Himantura chaophraya de son nom scientifique. Découverte il y a vingt ans, cette espèce est mal connue et méritait bien que quelques naturalistes s'y intéressent. Ce voyage est la face la plus visible du Megafishes Project, lancé il y a cinq ans pour étudier l'écologieécologie de cet animal, donc en estimer les populations, leurs besoins en nourriture, leur espace vital ou leurs conditions de vie, mais aussi pour protéger cette espèce.
Le 28 janvier 2009, dans le Mékong, Ian Welch, un des pêcheurs de l'expédition, a réussi à attraper un spécimen énorme. Presque circulaire, l'animal atteignait environ deux mètres de diamètre. Dirigée par Zeb Hogan, de l'université de Reno, l'équipe a mesuré 2,01 mètres de largeur (on parle souvent d'envergure pour une raie...)) pour 2,10 mètres de longueur, mais le poisson avait perdu sa queue. Avec elle, la longueur totale aurait atteint environ 4,5 mètres. D'après Zeb Hogan, ce n'est pas la plus grande connue. Lui-même a vu raie une plus large au Cambodge en 2003.
Des poissons qui se déplacent peu ?
Remise à l'eau après avoir été marquée, la raie... a été repêchée un mois plus tard, le 28 février, environ quatre kilomètres plus loin. L'animal n'a pas pu être pesé et les chercheurs n'ont pu qu'estimer son poids, entre 250 et 350 kilogrammeskilogrammes. Pour un poisson d'eau douce, le record semble être détenu par un poisson-chat pêché en 2005 dans le Mékong et qui pesait 293 kg. On ne saura donc pas si la raie géante rencontrée en Thaïlande fait mieux ou non.
Le fait que le même animal ait été repêché à quelques kilomètres un mois plus tard incite à penser que ces raies se déplacent moins qu'on ne le pensait ou bien que les populations sont plus petites. Il faudra attendre d'autres captures pour préciser ces points.
L'équipe a pu marquer 18 individus, ce qui reste insuffisant. Zeb Hogan estime qu'il en faudrait au moins une quarantaine pour pouvoir en tirer des conclusions sur les populations. Le travail n'est donc pas terminé mais cette aventure scientifique fera bientôt l'objet d'un documentaire télévisé sur National Geographic Channel.