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La 18e conférence sur le climat se tient au Qatar National Convention Center de Doha, la capitale du Qatar. Ce pays a le plus haut taux d'émission de CO2 par habitant. C'est aussi le premier exportateur mondial de gaz liquéfié. © Jan Golinski, UNFCCC
À Doha, lundi 26 novembre, il fait 30 °C à l'ombre. Les climatiseurs sont donc en marche dans les salles où se tient à la fois la 18e conférence sur le climat de l'Onu, COP 18, et la 8e réunion des 193 pays signataires du protocole de Kyoto, CMPCMP 8 (conférence de l'UNFCCC)). Paradoxalement, les discussions ont lieu au Qatar, où le taux d'émissionémission de CO2 par habitant est le plus important. Jusqu'au 7 décembre, les participants discuteront de l'avenir de notre planète.
La semaine dernière, la Banque mondiale publiait un rapport scientifique qui prédit un réchauffement de 4 °C dès 2060, au lieu du seuil limite de 2 °C fixé par le protocole de Kyoto. L'Organisation météorologique mondiale annonçait en outre que l'année 2011 détient le record d’émission de gaz à effet de serre d'origine anthropique.
Dans ce contexte, que peut-on attendre de la conférence de l'Onu ? L'enjeu principal sera de trouver un moyen de prolonger le protocole de Kyoto, qui prend fin le 31 décembre 2012. À Durban, en 2011, lors du COP 17, il a été décidé de mettre en place une feuille de route élargie à tous les pays et qui prendrait effet à partir de 2020. Ce plan devrait être prêt en 2015 et les discussions commencent aujourd'hui, à Doha.
« Il est nécessaire d'apporter une réponse plus rapide au changement climatique et c'est possible. Nous devons clairement reconnaître l'écart entre les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre et ce qu'il est nécessaire de faire pour rester au-dessous d'un échauffement de 2 °C, seuil au-delà duquel plus d'impacts climatiques graves se produiront », déclare Christiana Figueres, responsable climat de l'Onu. Problèmes : les États-Unis n'ont jamais ratifié le protocole, et la Chine, plus gros pollueur du monde, ne se sent pas concernée. De plus, le Canada, la Russie et le Japon sont sortis du protocole.
La 18e conférence sur le climat de l'Onu a démarré le 26 novembre 2012. Les 195 pays qui ont ratifié le protocole de Kyoto se sont réunis pour évoquer l'avenir de la planète. L'enjeu principal sera d'arriver à un accord pour prolonger le protocole de Kyoto. © Jan Golinski, UNFCCC
L'Europe, bonne élève contre le réchauffement climatique
L'Europe et l'Australie ne représentent que 15 % des émissions totales. Elles sont pourtant presque les seules à faire face au réchauffement climatique. Respectant le protocole, l'Europe met en œuvre des moyens d'action. Le 21 novembre 2012, l'Agence européenne de l’environnement publiait également son rapport sur le changement climatique en Europe et ses impacts. Il révèle que les côtes européennes subissent une augmentation du niveau de la mer, une acidification des océans et une migration vers le nord de certains phytoplanctons. Le débitdébit des rivières aurait en outre diminué au sud-est de l'Europe où le nombre de sécheressessécheresses aurait grimpé.
Ce rapport commandé par l'agence européenne sert de support pour la plateforme Climate-Adapt, qui vise à aider les nations européennes à développer de bonnes stratégies de développement. Si l'Europe est une bonne élève, on peut espérer que l'ouragan Sandy ou la catastrophe de Fukushima réveillent les consciences des plus gros pollueurs, dont les États-Unis, la Chine, l'Inde et le Qatar.
« Des solutions au changement climatique sont déjà intégrées et mises en œuvre dans les politiques nationales et les plans d'affaire. On doit accélérer de toute urgence les efforts pour mettre en œuvre des technologies propres à l'échelle mondiale et la révolution du développement durabledéveloppement durable afin que le monde ait une chance de rester en dessous d'un échauffement de 2 °C », insiste Christiana Figueres.
Sous l'effet des échecs des conférences de Durban, Cancún et Copenhague, le monde s'intéresse peu à ce nouveau sommet. Néanmoins, le contexte environnemental de l'année 2011 pourrait apporter du sang neuf au débat.