Tout ce qui brille n’est pas or, nous dit le proverbe. Le Chrysina resplendens, un scarabée qui vit en Amérique centrale, le confirme. Sa splendide couleur dorée tant appréciée des collectionneurs a longtemps intrigué les scientifiques. Aujourd’hui, des chercheurs britanniques nous proposent une explication.

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    De couleurcouleur émeraude, rubis ou saphir, les scarabées peuvent être qualifiés de véritables bijoux vivants de la canopée. Parmi les plus étonnants, il y a le Chrysina resplendens. Ce célèbre scarabée qui semble sculpté dans de l'or massif a élu domicile dans les forêts d'Amérique centrale. La pureté de sa couleur -- par ailleurs chère aux collectionneurs -- intrigue depuis longtemps les scientifiques.

    Aujourd'hui, une étude basée tant sur des expérimentations que sur des modélisationsmodélisations avancées et menée par des chercheurs de l'université d’Exeter (Royaume-Uni), spécialisés dans l'étude des couleurs et de la lumièrelumière, montre que la dorure du Chrysina resplendens résulte d'une signature optique unique au monde. La structure de son exosquelette en effet, lui permet de manipuler la façon dont la lumière s'y réfléchit. De quoi lui conférer cette couleur qui ressemble à s'y méprendre à celle de l'or pur.

    Plus exactement, l'exosquelette de ces scarabées dorés est capable de jouer de la polarisation circulaire de la lumière. En d'autres mots, disons qu'il leur permet de manipuler l'orientation des oscillations des ondes lumineuses qu'il réfléchit. Résultat : une signature optique que les chercheurs britanniques qualifient d'ambidextre, car composée à la fois d'une lumière polarisée à droite et d'une lumière polarisée à gauche.

    Un scarabée doré peut se vendre jusqu’à quelque 350 euros ! © La tribune des insectes, Facebook

    Un scarabée doré peut se vendre jusqu’à quelque 350 euros ! © La tribune des insectes, Facebook

    Un exosquelette finement nanostructuré

    « Une caractéristique que l'on ne retrouve nulle part ailleurs, que ce soit dans le règne animal ou végétal », assure Pete Vukusic, physicienphysicien à l'université d'Exeter. Ainsi la plupart des scarabées colorés sont verts. Et surtout, ils ne reflètent pas la lumière polarisée. Car la structure de leur exosquelette, aussi fine soit-elle, n'en est pas capable.

    Une nanostructure jamais vue ailleurs.

    À y regarder de plus près, les scarabées dorés possèdent, quant à eux, des exosquelettes aux structures -- à base de chitine et de diverses protéinesprotéines -- extrêmement subtiles et dans le détail desquelles se cache cette étonnante signature optique. Tout se joue en réalité à l'échelle nanométrique. Car l'espacement de couches récurrentes de nanostructures spécifiques varie de manière précise à l'intérieur d'une plage définie. Une caractéristique que les chercheurs envisagent déjà de copier pour faire émerger de nouvelles technologies optiques bio-inspirées.

    Une question reste pourtant toujours en suspens : pourquoi ces scarabées se sont-ils parés de telles couleurs ? Pour se fondre dans leur environnement, avancent certains scientifiques. En effet, en fonction des conditions d'éclairages, cette couleur incroyable pourrait agir comme un camouflage. Mais d'autres imaginent que ce brillant pourrait aussi éblouir les éventuels prédateurs. À supposer que les prédateurs en question soient capables de distinguer le type de colorations.