Et voilà une nouvelle explication au mystère du triangle des Bermudes. Même si cette région n'est pas plus dangereuse que n'importe quelle autre zone similaire de l'océan, la légende perdure. Cette fois, un océanographe accuse les vagues scélérates, ces murs d'eau mal expliqués qui ont effectivement coulé des navires et abîmé des plateformes pétrolières.

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    Dans un documentaire télévisé, dont il est coutumier, l'océanographe britannique Simon Boxall, de l'université de Southampton, a lancé une nouvelle hypothèse pour expliquer des disparitions de navires dans cette zone de l'océan Atlantique formant un triangle entre les îles Bermudes, la pointe de la Floride et l'île de Porto Rico. Depuis les années 1960, le « mystère du triangle des Bermudes » agrémente les conversations, fait vendre des livres et des articles de journaux, assure le succès d'émissionsémissions de télévision et attire des internautes sur des vidéos ou vers des illuminés. À chaque nouvelle hypothèse, il est de bon ton d'affirmer que « le mystère du triangle des Bermudes est (ou est peut-être) résolu ». Nous allons donc nous aussi affirmer que le mystère du triangle des Bermudes est peut-être résolu après la désignation d'un nouveau suspect.

    Accusé par Simon Boxall, le mis en examen n'est pas extraterrestre et n'a pas commis ses crimes avec une arme réalisée grâce à une physiquephysique inconnue. La météorologie particulière de la région engendrerait un nombre élevé de vagues scélérates, explique le scientifique. Ces « mursmurs d'eau », comme ils sont souvent décrits, se rencontrant au large, peuvent atteindre 30 mètres. Pour simplifier, ce sont des vagues abruptes et bien plus hautes que toutes les autres, au sein d'un mouvementmouvement de surface apparemment normal. Leurs dimensions les rendent capables de détruire ou de faire chavirer des navires de grandes tailles.

    En 1, à gauche, un supertanker de près de 460 mètres de long, le plus long bâtiment maritime du monde. En 2, une vague de hauteur classique par temps de tempête, soit environ 12 mètres. En 3, une vague scélérate de quelque 30 mètres de haut et en 4, un Homme. © Baltimorax, Wikipedia, DP

    En 1, à gauche, un supertanker de près de 460 mètres de long, le plus long bâtiment maritime du monde. En 2, une vague de hauteur classique par temps de tempête, soit environ 12 mètres. En 3, une vague scélérate de quelque 30 mètres de haut et en 4, un Homme. © Baltimorax, Wikipedia, DP

    Le triangle des Bermudes attend d'autres hypothèses

    Longtemps, les témoignages de marins sont restés trop imprécis pour que le phénomène, très rare et inexplicable, puisse être étudié sérieusement. La physique les considérait comme quasiment impossibles. Mais le premier janvier 1995, une vague de ce genre, de 20 mètres, a frappé une plateforme pétrolière, Draupner, en mer du Nord, et a pu être précisément mesurée. Des études ont fait progresser la compréhension de ce phénomène exceptionnel, grâce aux mathématiques ou par simulation à l'aide de la lumière ou de l'hélium liquide. Une vague plus haute que les autres peut apparaître au sein d'une ondulation. La question est de savoir s'il est possible de prévoir un tel évènement isolé ou, au moins, le risque d'en rencontrer un. Leur fréquence pourrait être plus élevée que ce qui était supposé, d'après une étude publiée en mars 2017, basée sur l'observation de la vague Andrea, qui avait touché la plateforme Ekofisk, en mer du Nord.

    Le saviez-vous ?

    Une vague est dite scélérate si sa hauteur (du creux à la crête) dépasse 2,1 fois la hauteur spécifique (en gros la hauteur moyenne) des vagues aux alentours.

    Pour Simon Boxall, des conditions orageuses particulières conduiraient à la formation plus fréquente qu'ailleurs de vagues scélérates. Cependant, la répartition de ces vagues géantes à l'échelle du Globe reste mal connue. Apparemment, il n'est pas fait mention dans la littérature scientifique sur la question d'un nombre plus important de tels phénomènes dans cette région de l'Atlantique. Rappelons (comme cela a été dit des milliers de fois depuis les années 1960) que cette zone n'est pas considérée comme particulièrement dangereuse pour la navigation maritime. Les assureurs ne réclament pas de primes plus importantes pour des navires qui la traversent. Par ailleurs, l'explication de l'océanographe de Southampton ne vaut pas pour les avions, dont la légende dit qu'ils disparaissent aussi. La porteporte reste donc ouverte pour de nouvelles hypothèses. Rendez-vous à la prochaine...


    Le mystère du triangle des Bermudes enfin résolu ?

    Article de Nathalie MayerNathalie Mayer publié le 25 octobre 2016

    L'affaire du triangle des Bermudes, une zone de l'océan Atlantique où des avions et des bateaux auraient disparu, tient la corde depuis plus de 40 ans. Du piège extraterrestre à un trou vers une autre dimension en passant par une pyramide de cristal, toutes les explications accessibles à des imaginations débridées ont, semble-t-il, été formulées. Aujourd'hui, des météorologuesmétéorologues suggèrent que de curieuses formations nuageuses pourraient être responsables de disparitions mystérieuses enregistrées depuis plusieurs décennies.

    En moyenne, ce ne sont pas moins de 4 avions et 20 bateaux qui disparaissent littéralement des cartes chaque année, dans une zone de quelque 500.000 kilomètres carrés située entre la Floride, Porto Rico et l'archipel des Bermudes. Cette zone est connue sous le nom de triangle des Bermudes. Une équipe de météorologues de la Colorado State University partage aujourd'hui une théorie qui pourrait plausiblement expliquer ces phénomènes.

    Sur des images satellites de la zone maudite, les scientifiques ont en effet pu observer la présence de bien curieuses formations nuageuses en forme d'hexagones de 30 à 80 kilomètres de diamètre. Une forme tout à fait particulière, car, aux dires des météorologistes, la distribution des nuages dans le ciel est généralement aléatoire. Ce même type de formation nuageuse a pu être observé du côté du Royaume-Uni (observé et étudié grâce à des images radar prises en simultané).

    Les scientifiques ont ainsi découvert que ces nuages hexagonaux trahissent l'occurrence d'authentiques « bombes d'airair », des microrafales de vents violents soufflant à plus de 270 kilomètres à l'heure. Ces nuages rencontrent brutalement la surface de la mer en créant des vagues pouvant aller jusqu'à 14 mètres de haut. De quoi faire s'abîmer bien des avions ou sombrer même des bateaux de taille respectable.

    L'hypothèse est cependant réfutée par un météorologiste britannique de NBC News, Kevin Corriveau, qui fait remarquer que la comparaison de structures atmopshériques entre la région des Bahamas, tropicale, et le Royaume-Uni, est hasardeuse. Selon lui, il est peu probable que ces hexagones génèrent des vents aussi catastrophiques. Le débat, donc, risque de se poursuivre...

    Les formations nuageuses hexagonales observées au-dessus du triangle des Bermudes pourraient être à l’origine du mythe. © Science Channel

    Les formations nuageuses hexagonales observées au-dessus du triangle des Bermudes pourraient être à l’origine du mythe. © Science Channel

    L'hypothèse de la pyramide de cristal

    Mise à jour du 16/10/2016, par Jean-Luc GoudetJean-Luc Goudet

    Malgré de multiples explications ou démentis, le mythe du triangle des Bermudes, mystérieuse zone où disparaîtraient des avions et des bateaux, continue de nourrir des fantasmes depuis les années 1970. Récemment, a resurgi l'hypothèse de la pyramide de cristal qui, tapie à 2.000 m sous la surface, serait la clé de l'énigme.</srong>

    Cette belle histoire aurait été révélée par Meyer Verlag, une scientifique inconnue et toujours introuvable. En témoignent un article de MailOnLine et d'autres. On peut renvoyer à une synthèse de la NOAA (National Oceanic Atmospheric Administration, États-Unis), qui rappelle que cette région de l'Atlantique est parcourue par de nombreux cyclonescyclones (comme Matthew en octobre 2016) et que l'on y observe bien une légère perturbation du champ magnétique terrestrechamp magnétique terrestre.

    Par ailleurs, un autre argument, avancé dès les années 1970, est que les sociétés d'assurance ne réclament pas de primes plus importantes sur les lignes aériennes ou maritimes traversant ce triangle. Gens pragmatiques, les assureurs n'auraient pas manqué de le faire si les accidentsaccidents étaient plus fréquents là qu'ailleurs, quelle que soit l'explication, fût-elle surnaturelle.

    Une autre explication, plus scientifique et très originale, existe depuis des années : celle de puissantes bouffées de méthane, piégé au fond de l'océan dans des hydrates de gazgaz, ou clathrates, et libéré par des explosions sous-marines. Parvenant en surface, ces bulles formeraient subitement une moussemousse très peu dense dans laquelle un bateau ne pourrait plus flotter s'il se trouvait au mauvais endroit. L'explication avait été réamorcée en décembre 2015, comme nous le relations, avec la description de « pingos » sous-marinssous-marins en mer de Kara.


    D'énormes dégagements d'hydrates de gaz ?

    Article initial de Nicolas Quenez paru le 28/06/2009 à 16:02

    Des chercheurs de la région de Tioumen ont une explication originale au mystère entourant le triangle des Bermudes. Leur idée vient d'être exposée lors d'une conférence au thème pourtant bien éloigné du sujet, intitulée GéologieGéologie et richesse en pétrolepétrole et en gaz du méga-bassin de Sibérie occidentale. Si des avions et des bateaux ont disparu, expliquent ces scientifiques, c'est qu'ils ont rencontré d'énormes dégagements d'hydrates de gaz...

    Dans le fond de l'Atlantique, dans la région des Bahamas, de la Floride et des îles Bermudes, sont concentrées d'énormes quantités d'hydrates de gaz, d'après Anatoli Nesterov, directeur adjoint de l'Institut de la cryosphèrecryosphère de la TerreTerre, dépendant de la Section sibérienne de l'Académie des sciences russe. Lorsqu'il s'y produit des mouvements de terrain, des fractures tectoniques se forment et des hydrates de gaz commencent à se décomposer.

    Il se dégage alors de grandes quantités de gaz qui, mélangées à l'eau, en abaissent localement la densité. Si un navire entre dans ce milieu, poursuit le chercheur, il rencontre des eaux où la poussée d'Archimèdepoussée d'Archimède est bien plus faible... et il coule. Le même effet destructeur survient lorsqu'un avion est pris dans un nuage de méthane, formé par le dégagement de ce gaz dans l'atmosphèreatmosphère. La portanceportance des ailes est brutalement réduite et l'avion chute.

    Le célèbre triangle, au nord-est des Antilles, délimité par les Bermudes, la pointe sud de la Floride et Puerto Rico. © DR

    Le célèbre triangle, au nord-est des Antilles, délimité par les Bermudes, la pointe sud de la Floride et Puerto Rico. © DR

    Une réserve inexploitée d'énergie fossile

    Cette hypothèse, convient Anatoli Nesterov, n'est pas prouvée scientifiquement. Mais la présence d'amas d'hydrates de gaz dans les eaux de l'Atlantique a été confirmée lors du programme américain de forage à de grandes profondeurs réalisé au milieu des années 1980. Les hydrates sont, rappelons-le, des combinaisons solidessolides qui se forment à partir du méthane et de l'eau dans certaines conditions de température et de pressionpression. Ils se rencontrent principalement dans les océans et les régions septentrionales de pergélisolpergélisol. Ces dégagements d'hydrates de gaz pourraient d'ailleurs constituer une source de réchauffement brutal de l'atmosphère, le méthane étant un puissant gaz à effet de serregaz à effet de serre.

    Les hydrates naturels, qui contiennent du méthane, ont été découverts en URSS. En 1965, Youri Magakon, un jeune chercheur de l'université Goubine, avait fait état de la possibilité de l'existence de gisementsgisements d'hydrates de gaz à l'état naturel. Un an et demi après était découvert le gisement de Messoyarskoyé, au-delà du Cercle polaireCercle polaire. Jusqu'au milieu des années 1980, un programme d'étude des hydrates de gaz a été conduit en URSS. Les spécialistes estiment aujourd'hui que les réserves de gaz se trouvant dans les hydrates de gaz naturelsgaz naturels sont supérieures d'au moins une centaine de fois à celles prospectées dans les gisements de gaz traditionnel. Plus de 220 gisements d'hydrates de gaz ont été découverts. Ils pourraient suppléer demain les réserves de gaz naturel.

    Replacée dans ce contexte de l'existence à l'état naturel, dans les océans, d'énormes quantités d'hydrates de gaz, l'hypothèse d'Anatoli Nesterov mérite d'être prise en considération.

    BE Russie numéro 21 (9/06/2009) - Ambassade de France en Russie / Adit - www.bulletins-electroniques.com/