au sommaire


    Huit ans plus tard, il semble que le domaine du livre électronique ait atteint sa maturité. À la fin 2007, AmazonAmazon a lancé le Kindle sur le marché américain, un lecteur qui ne fonctionne qu'avec des livres téléchargés depuis le site américain -- soit quelque 200.000 titres anglo-saxons -- et cet appareil s'est immédiatement retrouvé en rupture de stock.

    Trois générations d'Amazon Kindle. © ShakataGaNai, CC BY-SA 3.0

    Trois générations d'Amazon Kindle. © ShakataGaNai, CC BY-SA 3.0

    Du coup, au printemps 2009, Amazon a décliné l'élégant Kindle 2 qui est plus fin, propose la lecture vocale et dispose d'une capacité de stockage presque dix fois supérieure au premier modèle, ce qui permet le stockage de 1.500 livres. Désormais le Kindle 2 est disponible à la vente pour le territoire français. Seul bémol, la majorité des publications proposées sont anglo-saxones, de plus la politique française du prix unique pour le marché du livre freine nettement l'évolution de la technologie dans l'Hexagone.

    Image du site Futura Sciences
    (Cliquer pour agrandir.) Le Kindle 2 d'Amazon, un lecteur d'e-book complet mais critiqué pour sa dépendance, jugée trop importante, à l'égard d'Amazon. © Amazon

    De son côté, Sony a sorti un Reader de belle facture que l'on trouve depuis peu en France pour 300 euros environ. Sur notre territoire, le quotidien Les Echos propose depuis plus d'un an son édition électronique sur un modèle du chinois Ganaxa. D'autres offres séduisantes sont apparues telles l'iRex d'iliad ou le Cybook de Bookeen.

    La plupart sont des appareils ultra-plats avec une page de format A6 soit une taille légèrement inférieure à celle d'un livre de poche. Certains se distinguent sur un point particulier généralement lié à un service annexe. Ainsi le Sony Reader se distingue par la précision avec laquelle il affiche des photos.

    Image du site Futura Sciences
    Le Sony Reader PRS900, dernier né des produits du constructeur, est doté décran tactile de 7,1 pouces de diagonale doté de 16 niveaux de gris. Ici l'appareil passe systématiquement du mode portrait au mode paysage selon le positionnement choisi par le lecteur. © Sony

    Face à cette offre, le public a suivi : Evan Schnitman, vice-président de Oxford University Press estime qu'il se serait vendu 1 million d'unités en 2008 et environ 10 millions de livres électroniques, le phénomène ayant pour le moment avant tout touché le Japon et les Etats-Unis.

    Autre signe qui ne trompe pas : un très grand nombre de constructeurs entrent dans la danse au point où l'on s'attend à voir une cinquantaine de nouveaux modèles débarquer sur le marché cette année de la part de constructeurs tels que Epson, SamsungSamsung, Mitsubishi... En France, SFR va lancer une offre autour du Ganaxa et Orange entend faire de même, avec pour chacun de ces opérateurs des libraires en ligne dédiées. Pour les deux opérateurs, il importe de ne pas se faire griller le marché de la musique, comme cela a été le cas avec AppleApple.

    Que s'est-il passé ? Le premier point majeur, c'est que les appareils de lecture électroniques sont devenus séduisants, à tel point que l'on a plaisir à en avoir un dans la main. Avant tout, il se trouve qu'entre-temps, la technologie a évolué du tout au tout. La révolution est venue d'une technologie de papier électronique baptisée « polarisation de molécules d'encre », dont le précurseur a été Joe Jacobson de la société E Ink. La clé : des millions de micro-particules à deux teintes, insérées dans une feuille classique recouverte d'une grille de lignes conductrices, capables de faire pivoter les micro-particules.

    Image du site Futura Sciences
    (Cliquer pour agrandir.) Ecran flexible exploitant la technologie E Ink. © E Ink

    Au-delà des explications techniques, ce qui frappe, sur les modèles récents, c'est le confort de lecture. Cette nouvelle électronique est fort proche de l'encre traditionnelle et de ce fait les nouveaux lecteurs d'eBook offrent une clarté assez proche de celle d'un page d'un livre de poche avec une définition qui va de 200 à 400 points par poucepoints par pouce et donc très nette. D'autres industriels ont rejoint la course : le japonais Bridgestone a développé du papier électronique pouvant afficher la couleur.