Les mises à jour du système de navigation du Boeing 747-400, sorti à la fin des années 1980, sont toujours réalisées avec des disquettes rigides de 3,5 pouces. Explications.


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    En aviation, quand cela fonctionne bien, mieux vaut ne rien toucher. Cet adage d'aviateur reste aussi valable pour les plus gros avions, comme les Boeing 747. Si le long courrier sillonne les cieux depuis le début des années 1970, il a connu de grosses améliorations technologiques en 1989 avec la sortie du Boeing 747-400. C'est cette version qui reste actuellement en service dans de nombreuses compagnies qui le font encore voler. Parmi les innovations de cet appareil, il y avait la mise à jour de la base de données du système de navigation par disquettes 3,5 pouces.

    Il se trouve qu'aujourd'hui encore les avions de la série B747-400 réalisent toujours leurs mises à jour via ces mêmes disquettes. C'est en tout cas ce qu'a pu constater un hacker lors de sa visite d'un Boeing 747-436 de la British Airways tout juste déclassé et en attente de son démantèlement. Dévoilée lors du dernier DEF CON dans la section Aerospace Village, une conférence dédiée aux hackers qui s'est tenue en ligne, la vidéo montre le poste de pilotage du B747, et sa baie avionique emplie de calculateurs et de câblages qui se trouve sous le plancherplancher de la cabine des passagers.

    À 7 min 47 s, sur cette vidéo de visite d’un Boeing 747-436 construit à la fin des années 1990, on découvre que c’est un lecteur de disquettes de 3,5 pouces qui permet de réaliser les mises à jour du système. © Aeorospace Village, DEF CON

    Des mises à jour par disquette une fois par mois

    Parmi les différents appareils, se trouve le fameux lecteur de disquettes de 3,5 pouces qui régnait en maître des données sur les ordinateurs du début des années 1990. Alors que l'appareil déclassé a été construit à la fin des années 1990, c'est ce même lecteur qui a servi jusqu'à son remisage pour réaliser les mises à jour du système et ce, tous les 28 jours ! L'opération est donc réalisée manuellement par un patient technicien qui monte dans l'avion avec sa pile de disquettes une fois par mois.

    Mais alors pourquoi ne pas avoir simplement remplacé l'obsolète lecteur par un autre système ? Tout simplement, parce que cela fonctionne très bien comme ça ! En aviation, comme on a pu le constater avec le B737 Max, la moindre modification peut être fatale. Il faut également compter sur le coût faramineux d'une telle opération qui nécessite de solidessolides certificationscertifications, sur un parc d'avions en voie d'abandon.

    Outre cette découverte anecdotique, la conférence fut aussi l'occasion de faire le tour des possibilités de piratage des éléments informatiques du Boeing. Selon le hacker, il semble très peu probable de parvenir à prendre le contrôle d'autre chose que le système de divertissement en vol des passagers.