L’année prochaine, un 747 emportera dans ses réservoirs du carburant vert, fabriqué à partir de végétaux. Un progrès, explique Boeing, qui affirme tenir compte des risques liés aux biocarburants.

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    Julie Eberley mesure la résistance au froid d’un carburant dans les laboratoire du constructeur d’avions de Seattle. © Boeing

    Julie Eberley mesure la résistance au froid d’un carburant dans les laboratoire du constructeur d’avions de Seattle. © Boeing

    Le constructeur américain et le fabricant de moteurs Rolls-Royce cherchent actuellement le moyen de faire fonctionner leurs réacteurs d'avion avec un carburant élaboré à partir de végétaux. La nouvelle n'a rien d'une surprise car de nombreuses études ont eu lieu sur le sujet. Un avion utilisant de l'huile végétale a d'ailleurs déjà volé dans les années 1980.

    Mais l'adaptation n'est pas si simple, nous dit Boeing, car l'actuel « Jet-A » (qui ressemble au carburant utilisé sur les moteurs Dieselmoteurs Diesel) ne peut pas être remplacé par le biodieselbiodiesel (appelé diesterdiester en France) des stations service. Le carburant, notamment, doit conserver ses caractéristiques à des températures très basses et présenter une densité énergétique (en quantité d'énergie produite par unité de volume) suffisamment élevée.

    Des algues plutôt que des plantes ?

    On en est aujourd'hui aux tests pour déterminer le processus de fabrication et les sources d'approvisionnement de ce que Boeing appelle déjà le « Bio-Jet ». Les explications techniques données pour l'instant sont extrêmement succinctes. Boeing se contente de parler d'un biocarburant de deuxième générationbiocarburant de deuxième génération.

    Le constructeur prend soin également d'expliquer qu'il veille à trouver des sources fiables, pour la qualité et pour la quantité. Mais il ajoute qu'il cherche aussi à éviter d'initier une nouvelle vaguevague de déforestationdéforestation et d'abandon des cultures vivrières. Boeing parle d'approvisionnement durable.

    On imagine effectivement ce qui pourrait arriver si l'agricultureagriculture mondiale devait fournir du carburant à tous les avions de ligne de la planète. A elle seule, l'aviation des Etats-Unis a consommé 5,7 milliards de litres de Jet-A en 2005, soit environ 4.570.000 tonnes (Rapport 2006 de la Gama, General Aviation Manufacturers Association). Avec des rendements de 1 à 1,5 tonne par hectare pour les filières à base d'huile (colza et tournesoltournesol), les surfaces agricoles nécessaires seraient bien sûr démesurées. L'an dernier, il avait été question d'une production à base d'alguesalgues, qui permet des rendements plus élevés. Quoiqu'il en soit, il ne s'agit pour l'instant, comme dans l'automobileautomobile, que d'incorporer une petite proportion de biocarburant, le reste étant constitué de classique Jet-A.

    Le vol d'essai est prévu pour le second trimestre 2008 et sera effectué par un 747-400 de la compagnie Air New Zealand, équipé de réacteurs Rolls-Royce. En brûlant - un peu - de carburant produit dans le végétal par la captation du dioxyde de carbonedioxyde de carbone de l'air, cet avion contribuera donc - un peu - à réduire la quantité de ce gaz dans l'atmosphèreatmosphère...