Près d'une personne sur vingt paralysée actuellement suite à la maladie de Parkinson pourrait remarcher grâce à un dispositif mis au point dans le cadre d'un projet communautaire européen financé au titre du cinquième programme-cadre.

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    Le dispositif de réalité virtuelleCrédits : CORDIS

    Le dispositif de réalité virtuelleCrédits : CORDIS

    Actuellement, l'Union européenne compte près de 700 000 malades de Parkinson, et ce chiffre devrait augmenter du fait du vieillissement de la population. Cette maladie est provoquée par la destruction de cellules productrices de dopaminedopamine qui transmettent des signaux dans le cerveaucerveau, ce qui empêche les malades de s'orienter ou de maîtriser normalement leurs mouvementsmouvements. C'est la raison pour laquelle bon nombre de malades de Parkinson éprouvent des difficultés à marcher dans des conditions qui ne présenteraient autrement aucun problème.

    Le projet PARREHA (Parkinson's rehabilitation) a été mis sur pied grâce à la subvention de 1,68 million d'euros octroyée par le programme Technologies pour la société de l'information du 5e PCRD. Ce projet vise à exploiter un phénomène peu connu dénommé "kinesia paradoxa", par lequel les patients atteints de la maladie de Parkinsonmaladie de Parkinson sont capables de marcher normalement lorsque des obstacles visuels - parfois simplement des feuilles de papier sur le sol - sont placés sur leur chemin.

    Forts de cette connaissance, les huit partenaires du projet PARREHA ont fait appel à une technologie de réalité virtuelle afin de mettre au point un casque permettant à l'utilisateur de voir des obstacles visuels similaires partout où ils regardent, ainsi que leur environnement réel.

    Comme l'explique le coordinateur du projet Reynold Greenlaw, d'Oxford Computer Consultants: "Ce type de casque portatif léger est doté d'un écran miniature et ressemble à une paire de lunettes ordinaire. Il permet à un certain nombre de malades de Parkinson de se déplacer plus librement et plus sûrement dans leur environnement normal."

    En collaboration avec un autre membre du consortium, Europark (une organisation européenne de malades de Parkinson), l'équipe a travaillé avec des patients pour démontrer l'efficacité du dispositif. Après avoir tenté de marcher sans aide dans un couloir vide, les utilisateurs ont ensuite porté les lunettes de réalité virtuelle. Avec ces lunettes, ils ont pu voir à la fois le couloir et toute une série de rayures de couleurcouleur brillante se déplaçant dans leur direction, comme s'ils descendaient dans un tunnel.

    "Avec le concours d'Europark, le groupe de malades de Parkinson, nous avons démontré que ce dispositif est très efficace pour une catégorie bien précise de malades de Parkinson", a confirmé le Dr Greenlaw. "Il a un impact énorme sur leur qualité de vie et ne repose sur aucun médicament ni sur aucune intervention chirurgicale."

    Au lendemain de la fin du projet en 2003, les cinq petites et moyennes entreprises d'ingénierie qui ont participé au consortium ont monté une société baptisée ParkAid en Italie, où ils ont collaboré avec des fabricants d'écrans portables pour mettre au point la technologie.

    Le dernier prototype est soumis actuellement à un essai cliniqueessai clinique d'une duréedurée de deux ans à l'Institute of neurology, en Grande-Bretagne, et les partenaires espèrent que l'équipement sera certifié prochainement. Bien que le prix exact du dispositif n'ait pas encore été confirmé, les partenaires espèrent que l'ensemble de l'équipement, qui comprend le casque, l'écran portable et le logiciel, pourra être acquis pour environ 2000 euros.

    Le point de contact national britannique pour le programme TSITSI, Peter Walters, a déclaré: "Il s'agit d'un autre exemple de la manière dont les technologies de la société de l'information se développent, avec l'aide des fonds du programme-cadre communautaire, dans des applicationsapplications qui vont bien au-delà de ce qui est considéré comme la limite normale des mordus d'informatique."