En 1971, Ray Tomlinson imaginait un moyen de créer une messagerie électronique entre ordinateurs distants alors qu'Internet n'existait pas encore. L'e-mail était créé. Pour séparer le nom de la personne de celui du serveur, il a cherché un caractère original et peu utilisé sur son clavier, l'arobase : @.

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    Il y a Vinton Cerf pour le protocole TCP/IP. Il y a Tim Berners-LeeTim Berners-Lee pour les liens hypertextes et les pages Web. Il y avait, bien moins connu, Ray Tomlinson, l'inventeur du courrier électronique ou e-mail. Il vient de décéder d'une crise cardiaquecrise cardiaque et c'est Vinton Cerf lui-même qui a diffusé la nouvelle sur les réseaux sociauxréseaux sociaux.

    Pour retrouver cette histoire et celle de l'arobase (@), l'idéal, pour ceux que l'anglais n'effraie pas, est de se rendre sur la page du site consacré à OpenMap reproduisant un entretien avec Ray Tomlinson. Cet informaticien raconte cette invention qui remonte à 1971, à l'époque où, aux États-Unis, avait commencé l'interconnexion de réseaux grâce à Arpanet, ancêtre d’Internet. « Pourquoi l'avez-vous fait ? » lui demande-t-on. « Parce que c'était une belle idée », répond-il.

    Ray Tomlinson en 2004. Un informaticien issu du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et qui fait partie de ceux qui ont fait Internet. © DR

    Ray Tomlinson en 2004. Un informaticien issu du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et qui fait partie de ceux qui ont fait Internet. © DR

    Le premier e-mail et l'usage de l'arobase

    Ray Tomlinson travaillait alors sur un système logiciel de temps partagé sur ordinateur PDP-10, de DigitalDigital Research, baptisé Tenex, et a cherché à réaliser une messagerie en utilisant deux systèmes qui existaient déjà, CPYNET, pour échanger des fichiers, et SNDMSG (probable contraction de Send messages, envoi de messages).

    L'échange de messages entre ordinateurs n'était pas, en effet, une idée nouvelle. Il a cependant eu l'idée de la « boîte à lettres », sous la forme d'un fichier que le destinataire peut lire et modifier mais seulement en ajoutant quelque chose après la fin du message. Il teste alors son logiciel entre deux machines « côte à côte » en envoyant « QWERTYUIOP », la première ligne d'un clavierclavier anglais. Le suivant sera une explication pour ses collègues, notamment de l'usage de l'arobase, @.

    Pourquoi ce signe ? « Parce qu'il fallait quelque chose entre le nom de la personne et l'identifiant du serveurserveur. J'ai cherché un signe qui ne soit jamais utilisé. Ce @ signifie, en anglais, at. Je l'ai pris dans le sens de chez. » Quant à savoir ce qui faisait la différence entre les messages de l'époque et ceux d'aujourd'hui, Ray Tomlinson explique que rien n'a changé, à part le spam.