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Aux Etats-Unis un programme de recherche de cinq ans vient d'être lancé pour mettre au point des tests robotisés capables d'évaluer la toxicitétoxicité de moléculesmolécules destinées à devenir des médicaments, des produits cosmétiques ou des pesticidespesticides. Le principe est simple et double : utiliser des cellules en culture plutôt que des animaux et automatiser complètement les essais de toxicité. Ces deux idées ne sont pas nouvelles. Pour des raisons éthiques mais surtout financières, les industriels cherchent à réduire les essais sur les animaux, qui sont coûteux et toujours très longs.
L'utilisation de cellules en culture est une possibilité car c'est finalement à cette échelle que se mesure la toxicité d'une substance chimique et il devient possible d'effectuer le test directement sur des cellules humaines. De plus, le recours à ces cultures permet d'imaginer des systèmes robotisés voire miniaturisés. Mais pour l'instant, rien ne remplace les essais sur les animaux car les méthodes alternatives doivent d'abord faire leurs preuves...
Mille par jour au lieu de cent par an
Le programme qui vient de démarrer tentera de mettre au point des procédures complètes et fiabilisées. Ses grandes lignes ont été présentées dans la revue Science ainsi qu'au congrès annuel de l'AAAS (American Association for the Advancement of Science)), où ont été faites plusieurs communications intéressantes. Il mobilisera plusieurs organismes de recherche réunis par le NIH (National Institutes of Health) et l'EPA (Environmental Protection Agency).
« Plutôt que de prendre un animal comme modèle de départ, observons des cellules de différents organes de différents animaux face à différentes concentrations » a résumé Francis S. Collins (National Human Genome Research Institute) au congrès de l'AAAS. Selon lui, un système robotisé pourrait tester des miliers voire des centaines de milliers de molécules par jour. Ce rendement serait astronomiquement supérieur à la méthode du test animal avec laquelle on est heureux d'atteindre une centaine de tests dans l'année.
On est encore loin de méthodes techniquement au point et officiellement avalisées. Il faudra à coup sûr, expliquent en substance les chercheurs, attendre plusieurs années avant d'obtenir des procédés utilisables en routine.