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Les mouvements de l'axe de rotation de la Terre sur la surface terre (en abscisse vers Greenwich, en ordonnée en direction de l'est) au niveau d'un pôle au fil du temps (les mois sont indiqués en anglais : JAN pour january, janvier ; FEB pour february, février ; APR pour april, avril ; MAY pour mai ; JUN pour june, juin ; JUL pour july, juillet ; SEP pour september, septembre, NOV pour november, novembre et DEC pour december, décembre. Les échelles de distances sont en millimètres. © IERS
Les gardiens du temps ont joué un drôle de tour aux informaticiens ce weekend en mettant une seconde supplémentaire à la journée du 30 juin. Cet ajustement n'est pourtant pas une première, puisque ce genre d'intervention a été décidé en 1972 et le dernier allongement date du 31 décembre 2008. Une seconde intercalaire - c'est son nom - est ajoutée de temps à autre le 30 juin ou le 31 décembre, pour tenir compte du lent ralentissement de la rotation de la Terre sur elle-même. La mesure du temps se fait aujourd'hui à l'aide d'horloges atomiqueshorloges atomiques, et l'unité de temps elle-même, la seconde, est définie comme la duréedurée de 9.192.631.770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux hyperfins de l'état fondamentalétat fondamental de l'atomeatome de césiumcésium 133.
Mais puisque nos journées et nos agendas s'organisent toujours sur l'heure solaire, donc sur la course apparente du soleilsoleil dans notre ciel, le rythme du temps humain doit rester celui de nos jours. Et la Terre ne tourne pas aussi rond que le voudrait la rigueur de l'organisation humaine et ne suit pas un rythme de métronome. Sa vitesse de rotationvitesse de rotation varie et, globalement, diminue au cours du temps. Les dinosaures connaissaient des journées plus courtes. Les horloges humaines doivent donc être recalées sur la rotation réelle de la Terre pour que, au fil des décennies, nos réveils matin ne fassent pas commencer la journée au milieu de la matinée.
Variations, en millisecondes, de la durée d'une rotation de la Terre, entre janvier 2011 et mai 2012. On remarque qu'elle oscille à plusieurs échelles et que, globalement, elle augmente. © IERS
Quand les ordinateurs ont du mal à accepter une seconde de trop
Le Service international de la rotation terrestre et des systèmes de référence (IERS)) prévient tout le monde quand il va ajouter une seconde, ou en retrancher une (un 31 mars ou un 30 septembre) si jamais la rotation terrestre subissait un coup d'accélérateur, ce qui n'est jamais arrivé. La décision tombe quand l'écart entre observation et temps des horloges atomiques atteint 0,6 seconde. Une seconde de plus permet ainsi de se recaler pour quelques années. Le principe n'est d'ailleurs pas idéal car nos GPS ne sont pas affectés par ces ajustements, qui ne touchent que les 450 horloges atomiques du système international, et le temps universel se décale ainsi progressivement du temps réel des Terriens ordinaires.
Et chaque intervention risque de faire quelques vaguesvagues, ce qui n'a pas manqué d'arriver ce dimanche 1er juillet. Mozilla, notamment (créateur du navigateur Firefox et de la messageriemessagerie Thunderbird), a rapporté un bugbug sur la plateforme open-souce Hadoop, pour les applicationsapplications JavaJava distribuées. D'autres victimes ont été répertoriées. Le forum Reddit a annoncé sur son compte TwitterTwitter un problème concernant ses données sur Cassandra et des serveurs Linux ont apparemment eu quelques hoquetshoquets.
Mais tout semble rentré dans l'ordre. La Terre, elle, continue de tourner selon sa fantaisie, avec ralentissements et soubresauts...