Confrontés au manque de munitions, les Ukrainiens doivent innover pour frapper juste et à l’économie. Pour y parvenir, ils souhaitent implanter une intelligence artificielle dans les canons Caesar produits par la France.


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    La semaine dernière le ministre des Armées Sébastien Lecornu annonçait que la France allait produire cette année 78 canons Caesar à destination de l'Ukraine. Le canon automoteur français produit par Nexter (KNDS) est apprécié par l'artillerie ukrainienne en raison de sa mobilité, sa précision et la portée allongée de ses tirs. Il y a actuellement 49 canons de ce type en Ukraine, dont 30 fournis par la France. Depuis leur arrivée sur le terrain, seuls quatre auraient été détruits ou endommagés.

    Disposer d'un canon efficace est une chose, mais le gros souci des Ukrainiens reste la quantité insuffisante de munitions avec une aide militaire qui s'essouffle. Depuis le début du conflit, les Ukrainiens ont su résister en utilisant des technologies inédites et détourner parfois des systèmes issus du grand public pour frapper plus juste et économiser les hommes, le matériel et les munitions face à la massemasse russe. C'est dans cet esprit qu'en décembre, le ministre de la Défense ukrainien avait expliqué que ses forces souhaitaient réduire de 30 % la quantité de munitions utilisées pour faire mouche avec les fameux Caesar. Pour cela, il évoquait l'utilisation de l’intelligence artificielle.

    Une IA pour contrer les brouilleurs

    Réduire cette consommation de munitions permet également de maintenir le potentiel du canon plus longtemps. Si les Ukrainiens pourraient très bien adapter leur propre système reposant sur une IAIA au canon, du côté de Paris cette intégration de l’IA pour les canons Caesar est déjà actée. Elle bénéficiera à l'armée française. C'est la société Helsing IA qui est chargée de la développer. Si aucun détail n'a filtré sur ce que pourrait faire cette IA, elle devrait permettre d'assurer la précision des frappes sans nécessairement utiliser le GPS qui est souvent brouillé par les systèmes de guerre électronique russes. Des images issues d'un drone pourraient permettre à l'IA d'interpréter la géolocalisation et identifier le type de cible à neutraliser. Par ailleurs, le canon automoteur a la capacité de tirer des obus qui peuvent être guidés en vol pour atteindre leur cible. Ils intègrent une puce GPS, des ailettes et une centrale inertielle. Malheureusement, ce type de munition peut être inefficace en raison des systèmes de brouillage russes. Est-ce que cette IA pourrait permettre de guider ces obus en passant outre les brouillages ?