Le Washington Post a publié un article dévoilant la manière dont Google adapte les frontières du monde en fonction de l’origine des visiteurs en modifiant, par exemple, l’appartenance de zones contestées comme celles de la Crimée ou du Cachemire.


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    GoogleGoogle Maps a fêté ses 15 ans la semaine dernière. Des années pendant lesquelles il a collecté plus de 16 millions de kilomètres d'images Street View et 93 millions de kilomètres carrés de vues satellitaires avec Google Earth. Si les images prêtent une réalité concrète à la géographie du terrain, les frontières politiques sont parfois beaucoup plus floues.

    Les cartes de Google Maps sont accessibles instantanément partout dans le monde, mais les informations qui s'affichent dépendent du lieu de connexion. C'est en tout cas, l'enseignement d'un tour du monde sur Google Maps réalisé par le Washington Post. Les différences sont notables en fonction des lois et de la politique locale. Un des exemples les plus frappants est la région du CachemireCachemire, disputée entre l’Inde et le Pakistan. Depuis le Pakistan ou le reste du monde, la frontière apparaît en pointillés sur les territoires contestés. Depuis l'Inde, les frontières s'affichent en trait plein, indiquant une région indienne.

    Une cartographie très politique

    Interrogé par le journal, Ethan Russel, chef de produit chez Google Maps, a déclaré : « Nous restons neutres sur les questions des régions et frontières contestées, et nous nous efforçons d'afficher de manière objective le désaccord dans nos cartes avec une frontière en pointillés. Dans les pays où nous avons une version locale de Google Maps, nous suivons la législation locale pour l'affichage des noms et des frontières. »

    Le Washington Post a dévoilé d'autres divergences. C'est le cas du Sahara occidental, qui n'a pas de statut définitif. Cette zone se retrouve intégrée au Maroc lorsqu'elle est visualisée depuis ce pays. De même, la Crimée apparaît comme une région disputée depuis l'Ukraine, mais pour les Russes, elle s'affiche comme une partie intégrante de leur pays. C'est la même chose en mer du Japon, qui devient la mer de l'Est en Corée du Sud. Au final, avec cette méthode, Google se retrouve en arbitre géopolitique et cherche à ménager les susceptibilités des uns, en tentant d'éviter de soulever le courroux des autres.